L’Ukraine demande l’aide de l’Onu, la Russie dénonce un « génocide »
L’Ukraine a demandé mercredi à l’Assemblée générale des Nations unies de bloquer les « projets agressifs » de la Russie, laquelle a dit pour sa part ne pas pouvoir ignorer ce qu’elle a décrit comme un « génocide flagrant » des russophones dans l’est de l’Ukraine.
Le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres et les Etats-Unis ont rejeté par le passé les accusations de génocide dans le Donbass formulées par la Russie.
La réunion annuelle sur l’Ukraine de l’Assemblée générale de l’Onu a coïncidé avec une escalade des tensions, Washington accusant Moscou d’avoir déployé plus de 150.000 soldats près de la frontière ukrainienne en vue d’une invasion.
Moscou nie toute intention belliqueuse envers l’Ukraine et accuse les Occidentaux de faire preuve d’hystérie.
La Russie a reconnu lundi l’indépendance de deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine et annoncé l’envoi sur place de soldats pour une mission qualifiée de « maintien de la paix », des décisions auxquelles Washington et ses alliés ont répondu par des sanctions financières.
S’exprimant devant les 193 membres de l’Assemblée générale, Antonio Guterres a dit craindre qu’un conflit élargi en Ukraine soit d’une « ampleur et gravité sans précédent depuis de nombreuses années ». Le secrétaire général de l’Onu a appelé à un cessez-le-feu et un retour au dialogue.
Bien qu’aucune mesure ne devait être prise par l’Assemblée générale, la réunion offrait à des dizaines de pays l’opportunité d’exprimer leurs opinions sur l’Ukraine, laissant espérer aux Etats-Unis et leurs alliés que la Russie se rende compte de son isolement sur la scène internationale dans ce dossier.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a déclaré que personne ne pourrait faire fi de cette crise si le président russe Vladimir Poutine continuait son escalade.
« Une diplomatie active, des messages politiques forts, des sanctions économiques sévères et une Ukraine plus forte peuvent toujours forcer Moscou à abandonner ses projets agressifs », a dit Dimitro Kouleba.
Si les Etats-Unis ont qualifié de « non-sens » le motif invoqué par la Russie pour déployer des troupes dans les régions de Louhansk et de Donetsk, Moscou a répété qu’il s’agissait d’une mission de maintien de la paix.
« Etant donné le génocide flagrant et le piétinement du plus important des droits humains – le droit de vivre -, notre pays ne peut rester indifférent au sort des 4 millions de personnes dans le Donbass », a déclaré l’émissaire russe auprès de l’Onu, Vassily Nebenzia.
(Reportage Michelle Nichols; version française Jean Terzian)