De rares icônes évacuées d’un musée de Kyiv exposées au Louvre
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.De précieuses icônes retirées du musée Khanenko de Kyiv pour échapper aux outrages de la guerre sont exposées à partir de mercredi au musée du Louvre après un long voyage sous escorte militaire entre l’Ukraine et Paris.
Témoins des premières heures de l’art chrétien, quatre oeuvres peintes à la cire sur de petits panneaux de bois datant du VIe ou du début du VIIe siècle proviennent du monastère Sainte-Catherine du mont Sinaï, en Égypte.
La cinquième icône, elle aussi exposée jusqu’au 6 novembre, est un portrait de Saint Nicolas en mosaïque datant de l’empire byzantin (fin du XIIIe ou début du XIVe siècle).
« L’aide de la France nous inspire. Lorsque l’Ukraine gagnera nous pourrons continuer notre coopération », a déclaré le ministre de la Culture ukrainien, Oleksandr Tkatchenko, présent au Louvre aux côtés de son homologue française, Rima Abdul-Malak, dans la petite salle sombre où sont exposées les icônes qui représentent notamment une Vierge à l’enfant et Saint Jean-Baptiste.
« Vous verrez, l’humanité gagnera sur la barbarie et l’art sera toujours là pour nous le rappeler », a déclaré la ministre française, quatre mois après sa visite de février à Kyiv où le projet d’évacuation des oeuvres a été initié en partenariat avec le Louvre.
« Nous sommes face à la guerre donc tout est compliqué et doit être pensé avec beaucoup de soin, avec des relais dans toute l’Europe car les oeuvres sont passées par la Pologne et l’Allemagne avant d’arriver à Paris », a déclaré Laurence des Cars, présidente-directrice du grand musée parisien.
Outre les icônes exposées, onze oeuvres d’art ont voyagé entre l’Ukraine et la France.
Devant la presse, Oleksandr Tkatchenko s’est inquiété des dégâts sur le patrimoine de son pays provoqués par la récente destruction d’une partie du barrage de Kakhovka, qui a fait monter le niveau du fleuve Dniepr et provoqué de graves inondations.
« Nous cherchons à protéger de nombreuses oeuvres datant du Moyen-Âge. Nous devons les trouver et les protéger aussi vite que possible », a-t-il déclaré.
Valéry Freland, directeur de la fondation Aliph spécialisée dans le sauvetage du patrimoine en temps de guerre, a annoncé le déblocage de fonds et de matériel tels que des pompes à eau et des déshumidificateurs à destination des Ukrainiens.
« Ils vont mettre cela en place dans les prochains jours », a-t-il dit à Reuters.
(Reportage Elizabeth Pineau et Antony Paone, édité par Kate Entringer)