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Thierry Breton assure les eurodéputés de sa neutralité et de son indépendance

PARIS (Reuters) – Le candidat français à la Commission européenne, Thierry Breton, a bataillé jeudi pour assurer de sa neutralité et de son engagement futurs face à des eurodéputés sceptiques, qui ont mis en avant des risques de conflits d’intérêts pour l’ancien PDG du groupe de services informatiques Atos.

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Avec constance et fermeté, l’ancien ministre de l’Economie de Jacques Chirac – qui brigue le large portefeuille de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l’espace – a souligné lors d’un grand oral de trois heures qu’il agirait « dans le seul intérêt général européen » face aux interrogations répétées des Verts et de l’extrême gauche, notamment.

La commission des Affaires juridiques du Parlement européen avait décidé mardi, dans un vote serré (12 voix contre 11), qu’aucune question ni audition supplémentaire n’était nécessaire s’agissant de la déclaration d’intérêts de l’ancien PDG d’Atos.

Thierry Breton, 64 ans, se présentait devant les eurodéputés dans un contexte particulier, sa candidature ayant été proposée après le rejet de celle de Sylvie Goulard, précisément pour des soupçons de conflits d’intérêts et son implication dans l’affaire des emplois présumés fictifs du MoDem au Parlement européen.

« Quand on a eu plusieurs vies en une vie et qu’on peut se présenter devant vous ici et aujourd’hui, c’est que la notion de conflit d’intérêts et d’éthique est un sujet que l’on porte au plus profond de soi », a-t-il plaidé en préambule de son audition, s’affirmant « radical » sur ce sujet.

« Je me présente devant vous sans plus aucun intérêt patrimonial dans aucune entreprise », a-t-il souligné.

« JE NE VAIS PAS ME DÉPORTER »

Thierry Breton, qui fut également président de France Télécom et Thomson, a « pris les devants » en cédant toutes ses parts dans Atos, qu’il a quittée le 31 octobre, et son ex-filiale Worldline. Il a également renoncé aux mandats qu’il exerçait au sein des conseils d’administration de Wordline, Carrefour, Sonatel et la filiale française de Bank of America.

« J’entends les interrogations de ceux qui pensent que parce que j’ai exercé des responsabilités dans telle ou telle entreprise, je pourrai éventuellement un jour, potentiellement, les privilégier. Cette éventualité est strictement impossible », a-t-il assuré.

Les interrogations des eurodéputés portaient notamment sur les secteurs couverts par son portefeuille, comme la cybersécurité ou l’intelligence artificielle, en lien avec Atos.

« Je ne vais pas me déporter du secteur, ce serait une aberration », a-t-il déclaré, en réponse notamment à des questions à ce propos des élus français Marie Toussaint (Verts) et Manuel Bompard (Gauche unitaire européenne, GUE).

« Je ne me déporterai que lorsqu’il y aura éventuellement des contrats, des relations financières qui viendront à moi et que je n’aurai pas à connaître. (…) Mon indépendance, je vous le garantis, elle sera totale », a-t-il poursuivi.

Thierry Breton s’est en outre engagé à ne jamais recevoir « seul dans [s]on bureau un membre d’une entreprise que j’ai dirigée, de façon à ce qu’il n’y ait aucune ambiguïté ».

Le candidat français sait pouvoir compter sur le soutien des groupes « Renew » et du Parti populaire européen (PPE). La présidente élue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a par ailleurs donné des gages aux socialistes en modifiant mercredi, notamment, l’intitulé du portefeuille des migrations, rebaptisé « Promotion du mode de vie européen », et non plus « Protection ».

Thierry Breton a en outre promis jeudi, dans une invite aux Verts, à contribuer à « un ‘Green deal’ ambitieux pour faire de l’Europe le premier continent neutre carbone à l’horizon 2050. »

(Rédaction de Paris)

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