Volodimir Zelensky rencontre les dirigeants de l’Otan après sa déception sur l’adhésion de l’Ukraine
Volodimir Zelensky rencontre ce mercredi les dirigeants de l’Otan, au deuxième jour d’un sommet en Lituanie lors duquel ceux-ci ont affirmé que le futur de l’Ukraine était au sein de l’Alliance mais n’ont pas répondu à la demande du président ukrainien de communiquer un calendrier précis.
Réunis dans la capitale lituanienne Vilnius, les dirigeants vont prendre part à la session inaugurale du Conseil de l’Ukraine, un organe mis sur pied au sein de l’Otan afin de renforcer les relations entre Kyiv et les membres de l’Alliance.
Volodimir Zelensky doit par ailleurs s’entretenir séparément avec son homologue américain Joe Biden, auprès duquel il espère obtenir des armes et munitions supplémentaires, alors que l’Ukraine a entamé une contre-offensive destinée à reprendre des territoires contrôlés par les troupes russes.
Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et Allemagne ont prévu de donner à Kyiv des garanties sécuritaires sur le long-terme, ont indiqué des représentants, via notamment la livraison d’armes de pointe et des formations militaires. Une annonce devrait intervenir peu après la fin du sommet de Vilnius, pour éviter d’être associée à l’Otan, ont-ils précisé.
D’autres pays pourront ensuite se joindre à ce cadre via leurs propres accords bilatéraux, ont dit des représentants.
Alors qu’il avait qualifié mardi d' »absurde » la perspective que l’Otan ne donne aucun calendrier à l’Ukraine pour son adhésion, exprimant ensuite sa déception une fois la déclaration des dirigeants de l’Alliance publiée, Volodimir Zelensky a adopté un ton adouci dans la soirée.
« Notre défense est une priorité majeure, et je remercie nos partenaires pour leur volonté à prendre de nouvelles mesures », a-t-il écrit sur Twitter. « Nous allons apporter à l’Ukraine de nouveaux outils importants de défense ».
Si les membres de l’Otan sont convenus que l’Ukraine ne pourra pas rejoindre l’Alliance tant que la guerre avec la Russie ne sera pas terminée, ils divergent sur la vitesse avec laquelle une adhésion pourrait alors intervenir et sur les conditions à apposer à celle-ci.
Les pays d’Europe de l’Est soutiennent la requête de l’Ukraine, disant voir la défense collective de l’Otan comme le meilleur moyen de dissuader la Russie d’attaquer.
D’autres membres de l’Otan, comme les Etats-Unis et l’Allemagne, se montrent plus prudents et veulent éviter toute démarche qui pourrait entraîner l’Alliance dans une guerre directe avec la Russie.
Kyiv réclame de longue date, avant même le début de l’offensive russe le 24 février 2022, un processus d’adhésion rapide à l’Otan et des garanties sécuritaires.
Volodimir Zelensky a quand même obtenu des victoires, mardi. Son homologue français Emmanuel Macron a déclaré que Paris commencerait à livrer à l’Ukraine « de nouveaux missiles permettant des frappes dans la profondeur », à la suite d’une annonce similaire faite par la Grande-Bretagne.
L’Allemagne a également annoncé une nouvelle aide militaire à l’Ukraine, d’un montant de 700 millions d’euros, incluant deux lanceurs Patriot, 40 véhicules de combat d’infanterie Marder et 25 chars de combat 1A5.
(Reportage Andrew Gray, Sabine Siebold et John Irish, avec Andrius Sytas, Steve Holland, Anna Pruchnicka, Olena Harmash, Lewis Macdonald et Ronald Popeski; version française Jean Terzian)