L’homme d’affaires russe Oleg Tinkov dénonce la « folle guerre » de Poutine en Ukraine
L’homme d’affaires russe Oleg Tinkov a condamné publiquement mardi ce qu’il appelle la « folle guerre » menée par Moscou en Ukraine, affirmant que 90% de ses compatriotes ne la soutiennent pas et appelant l’Occident à offrir à Vladimir Poutine la possibilité d’une sortie honorable.
« Je ne vois pas un seul bénéficiaire de cette folle guerre ! Des gens innocents et des soldats sont en train de mourir », a écrit sur Instagram le fondateur de Tinkoff Bank, le deuxième émetteur de cartes de crédit de Russie, dont il a abandonné la présidence en 2020.
Moscou continue de présenter l’invasion de l’Ukraine entamée le 24 février comme une « opération militaire spéciale » visant à démilitariser et « dénazifier » son voisin.
Kyiv et l’Occident rejettent ces arguments et la Russie est visée par de multiples sanctions touchant l’Etat, ses dirigeants, des entreprises et de nombreux hommes d’affaires, dont Oleg Tinkov.
Plusieurs oligarques ont publiquement appelé à la paix mais le Kremlin reste soutenu par une part importante de la population russe et il a lancé une campagne de communication en utilisant le logo « Z » des forces armées.
« Bien sûr, il y a des crétins qui dessinent des Z mais il y a 10% de crétins dans tous les pays; 90% des Russes sont CONTRE cette guerre », écrit Oleg Tinkov.
« Les dirigeants du Kremlin sont choqués parce qu’eux et leurs enfants seront privés de la Méditerranée cet été. Les hommes d’affaires essaient de sauver ce qui reste de leurs biens », ajoute-t-il. « Les généraux se réveillent avec la gueule de bois en réalisant qu’ils ont une armée de merde. »
En anglais, il ajoute « Chère ‘communauté occidentale’, indiquez s’il vous plaît à M. Poutine une sortie simple pour qu’il puisse sauver la face et arrêter ce massacre. S’il vous plaît, soyez plus rationnelle et humaine. »
Oleg Tinkov, 54 ans, possède 35% de TCS Group Holding, société basée à Chypre dont les activités s’étendent de la banque à l’assurance en passant par la téléphonie mobile. Il n’a pas été possible de déterminer s’il se trouve en Russie.
(Reuters, version française Marc Angrand)