La Pologne estime que la crise migratoire avec la Biélorussie pourrait s’aggraver
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVLe Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a averti dimanche que la crise migratoire à la frontière biélorusse pourrait être le prélude à « quelque chose de bien pire » et accuse Minsk de continuer à acheminer des migrants vers son territoire avec la complicité des forces de sécurité.
L’Union européenne accuse la Biélorussie d’avoir massé des milliers de migrants en provenance du Moyen-Orient pour créer une situation de crise à la frontière de la Pologne mais aussi de la Lituanie, en représailles aux sanctions imposées après la répression des manifestations de 2020 contre la réélection du président Alexandre Loukachenko.
Minsk, qui dément toute instrumentalisation, a fait évacuer jeudi un camp de migrants érigé à la frontière entre les deux pays, entamé le rapatriement de ressortissants irakiens tandis que la Pologne et la Lituanie ont fait état d’une baisse du nombre de tentatives de traversée illégale de leurs frontières ces derniers jours.
Mais Mateusz Morawiecki, qui s’est rendu dimanche en Estonie, en Lituanie et en Lettonie pour discuter de la situation, a prévenu que la crise était loin d’être terminée.
« Je pense que ce qui se passe sous nos yeux, ces événements dramatiques, ne sont peut-être que le prélude à quelque chose de bien pire », a dit le Premier ministre polonais depuis Vilnius, la capitale lituanienne.
Il a souligné la présence militaire renforcée des Russes à proximité de l’Ukraine ainsi qu’en Biélorussie et dans l’enclave russe de Kaliningrad frontalière de la Pologne et de la Lituanie comme « un instrument qui pourrait être utilisé directement pour une attaque directe ».
La situation en Afghanistan, après la prise de pouvoir par les Taliban, « pourrait être utilisée comme la prochaine étape de la crise migratoire », a déclaré Mateusz Morawiecki.
Les gardes-frontières polonais affirment que les tentatives d’entrées illégales sur le territoire polonais se poursuivent.
« Samedi, une centaine de ressortissants étrangers très agressifs ont été acheminés à la frontière par des militaires biélorusses et ont tenté d’entrer de force en Pologne. Les services (polonais) les en ont empêchés », a déclaré dimanche la garde-frontière polonaise sur Twitter.
Elle a recensé 208 tentatives de passage samedi.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a pressé dimanche la Russie d’intervenir auprès d’Alexandre Loukachenko pour mettre un terme à « une vaste manipulation », « un trafic d’êtres humains ».
« La Russie, étant donné la relation assez étroite que le président Poutine entretient avec Loukachenko, elle doit avoir les moyens d’agir, de faire pression, mais c’est maintenant que la pression doit s’exercer », a-t-il dit au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.
(Reportage Anna Wlodarczak-Semczuk à Varsovie et Andrius à Vilnius; version française Sophie Louet et Laetitia Volga)