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En Alaska, Poutine a obtenu des concessions sur l’Ukraine mais pas sur tout

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par Andrew Osborn

MOSCOU (Reuters) – En quelques heures en Alaska, Vladimir Poutine a réussi à convaincre Donald Trump qu’un cessez-le-feu en Ukraine n’était pas la bonne solution, à éviter les sanctions américaines et à briser de manière spectaculaire des années de tentatives occidentales d’isoler le président russe.

À l’étranger, Vladimir Poutine a été largement salué comme le vainqueur du sommet de l’Alaska, tandis qu’à l’intérieur du pays, les médias d’État russes ont présenté le président américain comme un homme d’État prudent, alors même que les critiques de l’Occident l’accusaient d’être dépassé par les événements.

Les médias d’État russes ont fait grand cas du fait que le chef du Kremlin ait eu droit à une escorte militaire par des chasseurs F-22 américains, que Donald Trump l’ait attendu sur le tapis rouge et qu’il ait laissé le président russe monter avec lui à l’arrière de limousine présidentielle américaine surnommée « The Beast » « La Bête » en français.

« Les médias occidentaux sont dans un état que l’on pourrait qualifier de dérangement proche de la folie totale », a commenté Maria Zakharova, porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères.

« Pendant trois ans, ils ont parlé de l’isolement de la Russie et aujourd’hui, ils ont vu le tapis rouge déroulé pour accueillir le président russe aux États-Unis », a-t-elle ajouté.

Mais la plus grande victoire de Vladimir Poutine au sommet concerne la guerre en Ukraine, où il semble avoir persuadé le président américain, du moins en partie, d’adhérer à sa vision d’un accord.

Avant de se rendre à la réunion, Donald Trump avait affirmé qu’il souhaitait un cessez-le-feu rapide et menacé d’imposer des sanctions à Vladimir Poutine et à la Chine, le principal acheteur de pétrole russe.

Par la suite, le locataire de la Maison blanche a déclaré être convenu avec Vladimir Poutine que les négociateurs devaient passer directement à un accord de paix et non à un cessez-le-feu, comme l’Ukraine et ses alliés européens l’avaient demandé, un plan qu’il soutenait auparavant.

« La position du président américain a changé après les discussions avec Poutine, et maintenant la discussion portera non pas sur une trêve, mais sur la fin de la guerre. Et sur un nouvel ordre mondial. Comme le souhaitait Moscou », a déclaré sur Telegram Olga Skabeyeva, l’une des animatrices et propagandistes les plus en vue de la télévision d’État russe.

La Russie a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, affirmant que le rapprochement de Kyiv avec les pays occidentaux était devenue une menace pour sa sécurité.

L’Ukraine a dénoncé un faux prétexte en vue d’un accaparement de terres colonialiste.

La guerre – la plus meurtrière en Europe depuis 80 ans – a tué ou blessé plus d’un million de personnes des deux côtés, dont des milliers de civils ukrainiens pour la plupart, selon les analystes.

PAS DE RÉINITIALISATION ÉCONOMIQUE

Le fait même que le sommet ait lieu représentait une victoire pour Vladimir Poutine avant même qu’il ne commence, en lui permettant de sortir en grande pompe du gel diplomatique où il se trouvait.

Le dirigeant russe est recherché par la Cour pénale internationale (CPI), accusé d’avoir déporté des centaines d’enfants d’Ukraine, ce qui constitue un crime de guerre. La Russie nie toute faute, affirmant qu’elle a agi pour retirer des enfants non accompagnés d’une zone de conflit. Ni la Russie ni les États-Unis ne sont membres de la CPI.

Dmitri Medvedev, ancien président de la Russie et proche allié de Vladimir Poutine, a déclaré que le sommet avait permis une avancée majeure dans le rétablissement des relations entre les États-Unis et la Russie, don’t le président russe avait déploré qu’elles aient atteint leur niveau le plus bas depuis la guerre froide.

« Le mécanisme des réunions de haut niveau entre la Russie et les États-Unis a été rétabli dans son intégralité », a-t-il affirmé.

Mais Vladimir Poutine n’a pas obtenu tout ce qu’il voulait et il n’est pas certain que ses gains soient durables.

Tout d’abord, Donald Trump ne lui a pas offert la réinitialisation économique qu’il souhaitait, ce qui aurait donné un coup de pouce au président russe à un moment où son économie montre des signes de tension après plus de trois ans de guerre et de sanctions occidentales de plus en plus sévères.

Iouri Ouchakov, conseiller en politique étrangère de Vladimir Poutine, a déclaré avant le sommet que les discussions porteraient sur des questions commerciales et économiques.

Il a fait venir son ministre des Finances et le directeur du fonds souverain russe jusqu’en Alaska afin de discuter d’accords potentiels sur l’Arctique, l’énergie, l’espace et le secteur technologique.

En fin de compte, ils n’ont pas eu l’occasion d’en parler. Avant le début du sommet, Donald Trump a déclaré aux journalistes à bord d’Air Force One qu’il n’y aurait pas de discussions sur l’économie tant que la guerre en Ukraine ne serait pas réglée.

On ne sait pas non plus combien de temps durera le sursis sur les sanctions obtenu par Poutine.

Donald Trump a déclaré qu’il faudrait probablement attendre deux ou trois semaines avant de devoir revenir sur la question de l’imposition de sanctions secondaires à la Chine, afin d’entraver le financement de la machine de guerre de Moscou.

Le dirigeant américain n’a pas non plus – à en juger par les informations rendues publiques jusqu’à présent – fait ce que certains dirigeants politiques ukrainiens et européens craignaient le plus, à savoir vendre Kyiv en concluant un accord dans le dos du président ukrainien.

Donald Trump a clairement indiqué que c’était à Volodimir Zelensky de décider s’il acceptait – ou non – avec les revendications territoriales russes et d’autres éléments de l’accord de paix discuté en Alaska.

Toutefois, l’attitude de Donald Trump envers Volodimir Zelensky pourrait rapidement changer, comme l’a montré l’accueil brutal qui lui a été réservé dans le Bureau ovale au début de l’année.

En effet, Donald Trump a déjà commencé à faire pression sur son homologue ukrainien, qui est attendu à Washington lundi, en déclarant après le sommet que l’Ukraine devait conclure un accord parce que « la Russie est une très grande puissance, et pas eux ».

« Le point principal est que les deux parties ont directement placé la responsabilité sur Kyiv et l’Europe pour obtenir des résultats futurs dans les négociations », a déclaré Dmitri Medvedev, qui a ajouté que le sommet a montré qu’il était possible de négocier et de se battre en même temps.

LE DONBASS

Pendant que les délibérations se poursuivent, les forces russes progressent lentement mais sûrement sur le champ de bataille et menacent une série de villes ukrainiennes dont la chute pourrait accélérer les efforts de Moscou pour prendre le contrôle total de la région de Donetsk, l’une des quatre que la Russie revendique comme sienne.

Donetsk, dont environ 25% du territoire échappe encore au contrôle de la Russie, et la région de Louhansk forment ensemble la région industrielle du Donbass, que Vladimir Poutine réclame dans son intégralité.

Le chef du Kremlin a dit à son homologue américain qu’il serait prêt à geler les lignes de front à Zaporijjia et à Kherson, deux des autres régions qu’il revendique, si Kyiv acceptait de se retirer de Donetsk et de Louhansk, a déclaré à Reuters une personne au fait de la question.

Volodimir Zelensky a rejeté cette demande, a ajouté la source.

Selon le New York Times, Donald Trump a déclaré aux dirigeants européens que la reconnaissance par l’Ukraine du Donbass en tant que territoire russe contribuerait à la conclusion d’un accord. Et les États-Unis sont prêts à participer aux garanties de sécurité pour l’Ukraine, a déclaré le chancelier allemand Friedrich Merz.

Certains critiques du Kremlin ont déclaré qu’il serait erroné de créditer Vladimir Poutine de trop de succès à ce stade.

Tout le monde dit que « a Russie a rétabli son statut, le dialogue avec les États-Unis », a relevé Michel Duclos, un diplomate français qui a servi à Moscou et qui est analyste de l’Institut Montaigne. « Mais malgré tout, quand vous avez une guerre sur les bras et une économie en train de s’effondrer, c’est quand même des satisfactions limitées. »

Les responsables russes réfutent le fait que l’économie, qui a mieux résisté que prévu malgré la guerre et les sanctions internationales, serait entrain de s’effondrer. Mais ils ont reconnu des signes de surchauffe et ont déclaré qu’elle pourrait entrer en récession l’année prochaine si les politiques ne sont pas ajustées.

« Pour Poutine, les problèmes économiques sont secondaires par rapport à ses objectifs, mais il comprend sa vulnérabilité et les coûts qu’elle implique », a déclaré une source au fait de la pensée du Kremlin.

« Les deux parties devront faire des concessions. La question est de savoir dans quelle mesure. L’alternative, si nous voulons les vaincre militairement (l’Ukraine), est de mobiliser les ressources plus profondément et de les utiliser plus habilement, mais nous ne nous engageons pas dans cette voie pour diverses raisons », a déclaré cette source.

« Il appartiendra à Trump de faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle reconnaisse les accords. »

(Reportage Andrew Osborn, avec la contribution de Darya Korsunskaya à Moscou et Layli Foroudi à Paris ; version française Kate Entringer)

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