Des bombardements israéliens font au moins 57 morts à Gaza
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.LE CAIRE/GAZA (Reuters) – L’armée israélienne a mené des frappes aériennes et affronté des combattants du Hamas dans pratiquement tous les secteurs de la bande de Gaza, faisant au moins 57 morts côté palestinien, ont déclaré mardi les services de santé locaux.
L’un des bombardements les plus meurtriers a eu lieu à Khan Younès, où l’armée israélienne a ciblé une voiture circulant près d’un campement de personnes déplacées dans la zone « refuge » de Mawasi, déjà endeuillée samedi. La frappe a fait au moins 17 morts et 26 blessés, selon les secours.
L’armée israélienne a déclaré avoir visé un commandant du Djihad islamique, groupe allié du Hamas. Elle a dit étudier les informations selon lesquelles « des civils auraient été blessés » au cours de cette frappe.
Des images tournées par Reuters montrent des habitants chargeant les corps de victimes et des blessés sur des carrioles pour les transporter à l’hôpital.
« Ils ont bombardé la voiture, les éclats ont déchiré nos tentes, il y avait du sang partout », a raconté un témoin, Tahrir Matir, qui vit à proximité.
Quatre autres personnes – un couple et leurs deux enfants – avaient été tuées plus tôt dans la journée à Khan Younès et cinq personnes sont mortes dans une maison de la ville voisine de Rafah ciblée par une frappe aérienne.
Dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de Gaza, un bombardement aérien a fait au moins 23 morts et de nombreux blessés dans une école gérée par l’Onu, selon les services de santé.
Parmi les victimes figure le journaliste palestinien Mohamed Mechmech, le 160e journaliste tué à Gaza depuis le début de la guerre, selon le centre de presse du Hamas.
L’armée israélienne a dit avoir pris pour cible un groupe de « terroristes » installés dans l’école.
Au moins quatre autres Palestiniens ont été tués à Nousseirat par des tirs d’obus de chars et des frappes aériennes, ont dit des médecins.
POURPARLERS SUSPENDUS
Des chars israéliens ont aussi bombardé les quartiers sud de la ville de Gaza en début de journée, selon des habitants, et quatre personnes sont mortes à Cheikh Zayed, un quartier du nord de la ville.
Les branches armées du Hamas et du Djihad islamique ont dit de leur côté avoir tiré des roquettes antichar et des obus de mortier sur les troupes israéliennes dans plusieurs secteurs de l’enclave.
Depuis l’attaque du Hamas qui a fait 1.200 morts dans le sud d’Israël le 7 octobre, près de 39.000 Palestiniens ont été tués à Gaza, selon le ministère de la Santé de l’enclave. D’après Israël, un tiers des victimes étaient des combattants. L’armée israélienne a perdu pour sa part 326 soldats depuis le début de son offensive.
Les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu ont de nouveau été suspendus ce week-end, des sources égyptiennes mettant en cause la mauvaise foi des négociateurs israéliens tandis que le Hamas a pris soin de ne pas apparaître comme celui qui met fin aux discussions malgré la multiplication des frappes aériennes, dont celle qui visait officiellement le chef de sa branche militaire, Mohamed Deif, samedi à Khan Younès, qui a fait 90 morts et des centaines de blessés, selon les autorités locales.
« Le Hamas veut que la guerre prenne fin, mais pas à n’importe quel prix. Il affirme avoir fait preuve de la flexibilité nécessaire et pousse les médiateurs à obtenir la réciprocité de la part d’Israël », a déclaré un responsable palestinien au fait des discussions.
Selon ce responsable, qui a requis l’anonymat, le Hamas est convaincu que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut empêcher qu’un accord soit conclu en ajoutant sans arrêt de nouvelles conditions inacceptables pour les Palestiniens, comme des limites imposées au retour des personnes déplacées dans le nord de Gaza ou le maintien de l’armée israélienne le long de la frontière égyptienne.
(Nidal Al-Mughrabi au Caire, Ramadan Abed et Hatem Khaled à Gaza, version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)