Les chrétiens toujours plus persécutés au Népal
Au Népal, la situation des personnes qui se convertissent de l’hindouisme au christianisme est de plus en plus intenable. Elles sont persécutées par l’État, comme le relate notre partenaire Stephen Adhikari. Les épouses chrétiennes, quant à elles, subissent la violence domestique.
La situation des chrétiens du Népal s’est aggravée depuis la crise du Covid-19. Le partenaire CSI Stephen Adhikari nous écrit : « Les chrétiens ont été fortement pénalisés lors de la distribution de l’aide alimentaire de l’État et il y a eu au moins huit procès contre des chrétiens à cause de leur foi. » Comme les Églises sont fermées depuis quatre mois, les services religieux sont diffusés surtout par internet. Or « ces émissions en ligne font l’objet d’une surveillance étroite de la part du gouvernement, tout comme les écoles chrétiennes ».
L’État veut fermer les organisations chrétiennes
Comme cela se passe déjà en Inde, il est de plus en plus difficile pour les organisations chrétiennes d’effectuer leur service, nous explique notre partenaire. Le gouvernement a envoyé une circulaire aux offices compétents en leur demandant de ne pas renouveler l’enregistrement d’institutions chrétiennes à moins qu’elles renoncent à toute mention chrétienne dans leur appellation. De plus, les banques sont appelées à ne plus ouvrir de comptes pour de nouvelles organisations chrétiennes.
Adhikari nous met en garde : le gouvernement népalais planifie la fermeture de toutes les institutions chrétiennes dans le pays.
L’hostilité croissante envers les chrétiens s’est clairement manifestée par la promulgation d’une loi « anticonversion » en août 2018. Elle interdit « de pousser quiconque à se convertir, de déranger d’autres religions ou d’offenser des sentiments religieux ». Les peines prévues s’élèvent jusqu’à cinq ans de prison.
Ritu perd son époux, sa maison et ses contacts sociaux
Au Népal, les anciens hindous qui se convertissent au christianisme sont également de plus en plus sous pression dans le cadre privé. Lors de notre voyage début 2020, la responsable CSI pour le Népal et moi-même avons fait la connaissance de nombreux nouveaux chrétiens qui ont subi de grandes souffrances à cause de leur abjuration de l’hindouisme. Nous avons rencontré Ritu Pariyar * (45 ans) avec d’autres chrétiennes dans une église dans l’ouest du Népal.
Ritu affirme, avec un sourire communicatif, que la foi chrétienne lui donne beaucoup de force, même si cela implique en même temps une grande souffrance. « Mon mari et moi étions un couple vivant selon des principes hindous. Lorsque je me suis décidée pour Christ, j’ai rencontré de graves problèmes : mon mari me battait régulièrement, parfois violemment », relate cette femme courageuse.
Cet homme colérique s’est battu à tous les niveaux contre Ritu et contre sa décision. « Il n’y avait presque pas un seul jour sans que je subisse sa colère. J’avais très peur. Mais je restais toujours tranquille et je priais avec beaucoup d’amour pour lui. J’ai été deux fois enceinte, mais à chaque fois, j’ai fait une fausse couche. Mon mari a mis la faute sur moi en évoquant ma foi chrétienne. »
Finalement, l’homme a chassé Ritu pour épouser une autre femme. « J’étais rejetée par tout le village et j’ai vécu dans une grande insécurité. Finalement, j’ai été forcée de quitter la région et j’ai suivi pendant deux ans une école biblique dans la capitale népalaise Katmandu. »
Malgré de nombreuses menaces, Ritu tient beaucoup à partager sa foi chrétienne avec d’autres personnes. Pour cela, elle se déplace de village en village. Elle a même fondé une Église chrétienne dans son village d’origine. Plus de cent personnes s’y réunissent désormais.
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