Le pape François rencontre en Irak le grand ayatollah Ali al Sistani
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le pape François a rencontré le grand ayatollah Ali al Sistani samedi en Irak, appelant à la coexistence dans un pays divisé par le sectarisme et la violence.
C’est la première fois qu’un pape rend visite à un si haut dignitaire chiite.
Le souverain pontife a évoqué lors de cet entretien « l’importance de la collaboration et de l’amitié entre les communautés religieuses afin qu’en cultivant le respect réciproque et le dialogue, on puisse contribuer au bien de l’Irak, de la région et de l’humanité entière », selon un communiqué diffusé par la Vatican après la rencontre, qui a duré environ 45 minutes.
Ali al Sistani a pour sa part estimé dans un communiqué que « les dirigeants religieux et spirituels (devaient) jouer un grand rôle pour mettre un terme à la tragédie (…) et exhorter les parties, en particulier les grandes puissances, à faire prévaloir la sagesse et le bon sens et à effacer le langage de la guerre ».
Les grandes puissances ne doivent pas privilégier « leur propre intérêt au détriment du droit des gens à vivre dans la liberté et la dignité », a-t-il dit, ajoutant que les chrétiens devraient vivre comme tous les Irakiens dans la paix et la coexistence.
Le pape François, 84 ans, s’est déjà rendu dans de nombreux pays musulmans comme la Turquie, la Jordanie, l’Egypte, le Bangladesh, l’Azerbaïdjan, les Emirats Arabes Unis ou les territoires palestiniens, appelant à chaque fois à un dialogue interreligieux.
Ali al Sistani, âgé de 90 ans, est l’une des figures majeures de l’islam chiite. Alors qu’il a déjà refusé de s’entretenir avec des Premiers ministres irakiens, il a accepté de rencontrer le pape François à la condition qu’aucun représentant officiel irakien ne soit présent, a révélé une source du bureau présidentiel.
La rencontre s’est déroulée dans la ville méridionale de Nadjaf, où réside le grand ayatollah.
Le pape s’est ensuite rendu à Ur, lieu de naissance du prophète Abraham, vénéré à la fois par les chrétiens, les musulmans et les juifs.
(Philip Pullella, Ahmed Rasheed, Nadine Awadalla et John Davison; version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet)