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La Chambre américaine ouvre la voie au procès de Donald Trump devant le Sénat

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La Chambre américaine des représentants a transmis mercredi au Sénat les deux articles de mise en accusation de Donald Trump dans le cadre de la procédure d’impeachment qui vise le président américain, ouvrant la voie à son procès devant la chambre haute.

La chambre basse, dominée par les démocrates, a approuvé cette démarche par 228 voix contre 193, reflet quasi fidèle du rapport de forces entre démocrates et républicains.

Le vote a également entériné la nomination des sept élus démocrates constituant l’équipe d’accusation pendant le procès, qui devrait formellement débuter la semaine prochaine.

Adam Schiff, qui préside la commission du Renseignement à la Chambre et a occupé pendant six ans les fonctions de procureur fédéral à Los Angeles, fera fonction de procureur en chef, a annoncé mercredi Nancy Pelosi, la présidente de la chambre basse du Congrès.

Le démocrate Adam Schiff, qui préside la commission du Renseignement à la Chambre américaine des représentants, fera fonction de procureur en chef au procès en destitution de Donald Trump devant le Sénat, a annoncé mercredi Nancy Pelosi (en photo), la présidente de la chambre basse du Congrès. /Photo prise le 15 janvier 2020/REUTERS/Joshua Roberts

Les six autres représentants qui compléteront l’équipe d’accusation contre le président républicain sont Jerrold Nadler, président de la Commission des Affaires judiciaires de la Chambre, Val Demings, ancien chef de la police d’Orlando, Zoe Lofgren, Hakeem Jeffries, Jason Crow et Sylvia Garcia.

« Nous sommes aujourd’hui sur le point de franchir une étape très importante dans l’histoire américaine », a déclaré Pelosi.

Pendant ce temps-là, lors de la cérémonie de signature de l’accord commercial entre Washington et Pékin à la Maison blanche, Donald Trump a multiplié les piques à l’encontre de ses adversaires et d’une procédure qu’il ne cesse de qualifier de « bidon ». Il a salué un par un les sénateurs républicains présents dans la salle, dont il aura besoin du soutien.

BRAS DE FER SUR LES TÉMOINS

La porte-parole de la Maison blanche, Stephanie Grisham, a déclaré que Donald Trump s’attendait à être « totalement disculpé ». « Le président Trump n’a rien fait de mal », a-t-elle dit dans un communiqué.

Donald Trump a été mis en accusation le 18 décembre dernier pour abus de pouvoir et entrave à la justice.

La procédure trouve son origine dans la tentative alléguée de Donald Trump de faire pression sur l’Ukraine pour que Kiev enquête sur les agissements de Joe Biden, un des favoris de la primaire démocrate en vue de la présidentielle de novembre prochain, et de son fils Hunter.

Selon le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, le procès en destitution devrait véritablement débuter mardi prochain, le temps de procéder à des formalités préliminaires comme la prestation de serment des sénateurs.

Pour que le procès, qui sera dirigé par le président de la Cour suprême John Roberts, débouche sur la destitution de Trump, il faudrait que le Sénat vote à la majorité des deux tiers. Les républicains disposant de 53 des 100 sièges de sénateurs, un acquittement est pour l’heure l’issue la plus probable.

L’enjeu du moment réside dans le bras de fer que se livrent Nancy Pelosi et Mitch McConnell. La démocrate réclame que des témoins que l’administration Trump a interdit de s’exprimer lors de l’enquête en destitution menée à la Chambre des représentants puissent être appelés à déposer devant le Sénat. Le républicain s’y oppose.

Donald Trump est le troisième président des Etats-Unis à avoir été mis en accusation (« impeached ») par la Chambre des représentants après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 (en 1974, Richard Nixon, mis en cause dans l’affaire du Watergate, avait pour sa part démissionné avant le vote).

Dans ces deux précédents historiques, la procédure a débouché sur un acquittement.

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