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Donald Trump ovationné à la convention républicaine, choisit Vance comme colistier

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Donald Trump a effectué lundi une entrée triomphale lors de la première soirée de la convention nationale républicaine, ovationné par les fidèles du parti rassemblés à Milwaukee dans l’Etat du Wisconsin, deux jours après avoir été la cible d’une tentative d’assassinat lors d’un meeting en Pennsylvanie.

Le candidat à l'investiture républicaine et ancien président américain Donald Trump lors de la Convention nationale républicaine (RNC) à Milwaukee, Wisconsin, États-Unis. /Photo prise le 15 juillet 2024/REUTERS/Cheney Orr

Le candidat à l’investiture républicaine et ancien président américain Donald Trump lors de la Convention nationale républicaine (RNC) à Milwaukee, Wisconsin, États-Unis. /Photo prise le 15 juillet 2024/REUTERS/Cheney Orr

Parmi la foule présente au Fiserv Forum, salle de spectacle qui devait accueillir quelque 50.000 personnes selon les organisateurs, de nombreux poings étaient levés en l’air en référence au geste effectué par Donald Trump alors qu’il était évacué, oreille droite ensanglantée, par les agents du Secret Service dans les instants ayant suivi la tentative d’assassinat à son encontre samedi.

Donald Trump, bandage autour de l’oreille droite, est apparu ému quand il a pris place dans l’auditoire au côté de membres de sa famille et du sénateur de l’Ohio, J.D. Vance, annoncé plus tôt dans la journée comme son colistier pour l’élection présidentielle américaine.

En marge de l’ouverture de la convention nationale du Parti républicain, qui doit durer quatre jours et formaliser l’investiture de Donald Trump comme candidat pour le scrutin de novembre, l’ancien président a obtenu une victoire judiciaire, une juge fédérale ayant décidé d’annuler la procédure le visant pour avoir conservé des documents classifiés après la fin de son mandat en janvier 2021. Le département fédéral de la Justice a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision.

Le candidat républicain à la présidence Donald Trump, le candidat républicain à la vice-présidence J.D. Vance, Donald Trump Jr, Kimberly Guilfoyle et Eric Trump lors de la Convention nationale républicaine (RNC) à Milwaukee, Wisconsin, États-Unis. /Photo prise le 15 juillet 2024/REUTERS/Brian Snyder.

Le candidat républicain à la présidence Donald Trump, le candidat républicain à la vice-présidence J.D. Vance, Donald Trump Jr, Kimberly Guilfoyle et Eric Trump lors de la Convention nationale républicaine (RNC) à Milwaukee, Wisconsin, États-Unis. /Photo prise le 15 juillet 2024/REUTERS/Brian Snyder.

Donald Trump doit accepter formellement l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle du 5 novembre face au président démocrate Joe Biden au cours d’un discours programmé en ‘prime time’ jeudi.

Lundi soir, les orateurs qui se sont succédés sur l’estrade du Fiserv Forum ont critiqué la politique économique de Joe Biden, décrite comme à l’origine d’une inflation qui ne cesse de grimper – bien que l’inflation s’est nettement atténuée par rapport au pic atteint en juin 2022 à la suite de la crise du COVID.

Le sénateur Tim Scott, qui avait mené l’an dernier une brève campagne pour l’investiture du Parti républicain avant de se retirer de la course, a déclaré qu’une intervention divine a sauvé samedi la vie de Donald Trump. « Le diable est venu en Pennsylvanie fusil au poing, mais un lion américain s’est relevé et a rugi ! », a-t-il dit.

J.D. VANCE, DE DÉTRACTEUR À « CLONE »

Un peu plus tôt, dans la foulée de l’officialisation de l’identité du colistier de Donald Trump, J.D. Vance est apparu très souriant sur l’estrade, accompagné de son épouse Usha, pour des poignées de mains et des embrassades avec des délégués républicains. Le sénateur de 39 ans devrait prononcer un discours mercredi.

Le candidat républicain à la présidence Donald Trump, le candidat républicain à la vice-présidence J.D. Vance et le président de la Chambre des représentants Mike Johnson lors de la Convention nationale républicaine (RNC), à Milwaukee, Wisconsin, États-Unis. /Photo prise le 15 juillet 2024/REUTERS/Mike Segar

Le candidat républicain à la présidence Donald Trump, le candidat républicain à la vice-présidence J.D. Vance et le président de la Chambre des représentants Mike Johnson lors de la Convention nationale républicaine (RNC), à Milwaukee, Wisconsin, États-Unis. /Photo prise le 15 juillet 2024/REUTERS/Mike Segar

Jadis détracteur de Donald Trump, le qualifiant « d’idiot » ou de « Hitler américain » et votant pour sa rivale démocrate Hillary Clinton en 2016, J.D. Vance a peu à peu changé d’approche, notamment lorsqu’il s’est lancé dans la course au Sénat en 2022. Il défend désormais la théorie sans fondement d’une vaste fraude électorale au détriment de Trump en 2020, comme répété par l’intéressé depuis le précédent scrutin présidentiel.

Très populaire auprès des fervents partisans de Donald Trump, dont il est peu à peu devenu l’un des principaux défenseurs, J.D. Vance doit encore démontrer sa capacité à élargir la base électorale trumpiste, alors que certains auraient préféré que Trump choisisse une femme ou une personne de couleur pour le « ticket » présidentiel républicain.

Auteur à succès depuis la publication en 2016 de l’essai « Hillbilly Elegy » (Hillbilly Élégie) dans laquelle il aborde les difficultés socio-économiques que traverse sa ville natale dans les Appalaches, J.D. Vance a pour points communs avec Donald Trump une approche agressive de la politique et des positions très conservatrices sur des questions comme l’avortement – un élément à même de déplaire aux électeurs modérés.

S’exprimant devant des journalistes depuis la base militaire Andrews dans le Maryland, à proximité de Washington, Joe Biden a décrit J.D. Vance comme « un clone de Trump » sur ces questions.

Les enquêtes d’opinion dessinent un coude-à-coude dans les intentions de vote entre Donald Trump, 78 ans, et Joe Biden, 81 ans, même si le candidat républicain est donné en tête dans plusieurs Etats dits « bascule » pour l’élection présidentielle.

CHANGEMENT DE RHÉTORIQUE

Après la tentative d’assassinat dont il a été victime, Donald Trump, qui ne s’est pas engagé à reconnaître les résultats du scrutin de novembre, a dit revoir la teneur de son discours prévu jeudi pour mettre l’accent sur l’unité plutôt que sur ses différences avec Joe Biden.

« C’est une occasion pour rassembler l’ensemble du pays, et même le monde entier », a-t-il déclaré au site d’information Washington Examiner. « Le discours sera très différent de ce qu’il aurait été il y a deux jours ».

L’incident de samedi, sur lequel toute la lumière n’a pas encore été faite, a immédiatement redessiné les contours de la campagne électorale, qui s’était focalisée sur les interrogations des démocrates à propos de la candidature de Joe Biden à la suite de sa prestation considérée comme désastreuse lors du premier débat face à Donald Trump le 27 juin.

Une vingtaine d’élus démocrates du Congrès ont appelé l’actuel locataire de la Maison blanche à mettre fin à sa campagne de réélection pour permettre la désignation d’un autre candidat, alors que la convention nationale du parti doit se tenir en août.

Les projecteurs seront cette semaine focalisés sur Donald Trump, qui a consolidé lors des primaires sa mainmise sur le Parti républicain et pourrait désormais se servir de la tentative d’assassinat à son encontre pour appeler à l’unité ou dresser le sombre tableau d’une nation ravagée par une élite gauchiste corrompue, comme il l’a parfois fait lors de meetings électoraux.

Donald Trump a régulièrement utilisé une rhétorique violente depuis le début de la campagne, décrivant ceux qu’il perçoit comme des ennemis comme des « vermines » et des « fascistes ».

Joe Biden a qualifié à plusieurs reprises Donald Trump de menace pour la démocratie, des propos que certains élus républicains ont mis en avant pour reprocher aux démocrates d’avoir instillé une atmosphère violente à l’origine de la tentative d’assassinat de samedi, bien que les autorités ont dit n’avoir pour l’heure pas déterminé le mobile du tireur défunt.

A la suite de l’incident, Joe Biden a pris la parole à plusieurs reprises depuis la Maison blanche pour appeler à « faire baisser la température » après des mois de rhétorique politique agressive.

« Il n’y a pas de place en Amérique pour ce type de violence », a-t-il dit lors d’une allocution prononcée dimanche dans le Bureau ovale.

Dans un entretien à NBC News lundi soir, le dirigeant démocrate a déclaré que c’était une « erreur » d’avoir dit la semaine dernière aux donateurs de sa campagne qu’il était « temps de mettre Trump dans le collimateur », tout en ajoutant que son rival républicain a souvent utilisé des mots incendiaires.

(Reportage de Gram Slattery, Alexandra Ulmer et Nathan Layne, avec la contribution de Tim Reid et Helen Coster à Milwaukee, Andrew Goudsward, Sarah N. Lynch, Steve Holland et David Morgan à Washington; version française Tangi Salaün, Sophie Louet, Nicolas Delame et Jean Terzian)

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