L’Equateur confronté à une recrudescence des violences
L’Equateur a connu mardi une série de violents incidents, survenus dans plusieurs régions du pays, alors que le président Daniel Noboa a désigné 22 gangs comme organisations terroristes.
Daniel Noboa, qui est entré en fonction au mois de novembre, a déclaré lundi l’état d’urgence dans le pays pour une durée de 60 jours, en raison des violences dans les prisons et de l’évasion présumée le week-end dernier d’Adolfo Macias, chef du gang Los Choneros.
Daniel Noboa a reconnu mardi dans un décret que l’Equateur faisait face à un « conflit armé interne », et désigné plusieurs gangs comme organisations terroristes, notamment Los Choneros.
Le gouvernement estime que les violences ont été commises en réaction à un projet du président qui prévoit la construction d’une nouvelle prison de haute sécurité où seront transféré les chefs de gangs actuellement détenus.
« Les évènements d’aujourd’hui montrent que les actes et les décisions du gouvernement affectent grandement les structures criminelles, et qu’en réponse, elles (commettent) une vague de violence afin d’effrayer la population », a déclaré l’amiral Jaime Vela, chef du commandement interarmées, à l’issue d’une réunion avec Daniel Noboa et d’autres responsables.
Tous les groupes désignés dans le décret publié par Daniel Noboa sont désormais des cibles pour les forces armées, a-t-il ajouté.
Le gouvernement du Pérou a déclaré l’état d’urgence à sa frontière avec l’Equateur en raison des violences. Le Brésil, la Colombie et le Chili ont exprimé leur soutien au gouvernement équatorien.
INVASION ET ENLÈVEMENTS
Des hommes armés se sont introduits mardi, en plein direct, dans les locaux de la chaîne de télévision TC, qui émet au niveau national et partage ses locaux avec la chaîne publique Gamavision et plusieurs stations de radio.
Les assaillants ont pénétré dans les locaux, agressant des employés et laissant de la dynamite derrière eux, a déclaré à Reuters Leonardo Flores Moreno, coordinateur des programmes d’information et journaliste chez TC.
La police a arrêté 13 hommes après l’incident et confisqué des armes et des explosifs.
Sept policiers ont par ailleurs été enlevés mardi lors de trois incidents distincts qui se sont produits à Machala, dans le sud-ouest du pays, à Quito, la capitale, et dans la province de Los Rios.
Des explosions ont été entendues dans la ville d’Esmeraldas, dans nord-ouest du pays et dans province de Los Rios, selon la police.
Les mairies de Cuenca, située dans la cordillère des Andes, et Quito ont également rapporté des explosions et le bureau du procureur général a dit enquêter sur un incident similaire survenu à Guayaquil, dans l’ouest du pays.
Des médias locaux ont rapporté des explosions supplémentaires à Loja, dans le sud du pays, et à Machala.
Les autorités n’ont pas révélé la cause des explosions et aucune d’entre elles n’a été revendiquée.
Le nombre de morts violentes en Equateur a presque doublé entre 2022 et 2023, avec 8.008 décès recensé l’an dernier contre un plus de 4.500 un an plus tôt.
(Avec la contribution de Tito Correa et Karen Toro, rédigé par Julia Symmes Cobb; version française Camille Raynaud)
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