Des médecins tunisiens s’intéressent à l’acupuncture traditionnelle chinoise
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Dix-neuf médecins tunisiens de différentes spécialités ont assisté vendredi près de Tunis à une conférence de Xu Jie, chef du département d’acupuncture au sein de la mission médicale chinoise en Tunisie.
La conférence donnée à l’hôpital Mongi Slim à La Marsa dans la banlieue nord de la capitale tunisienne a porté sur la technique de la moxibustion et ses bienfaits pour la santé.
« Je travaille dans le centre d’acupuncture de l’hôpital Mongi Slim depuis plus de cinq ans », a-t-il rappelé en ajoutant qu’il était responsable de la formation des médecins tunisiens souhaitant pratiquer cette technique en parallèle avec leur spécialité.
« Dans ce centre, il y a cinq acupuncturistes chinois qui reçoivent pas moins de 40 patients par jour », a confié le médecin chinois dans une interview exclusive à Xinhua.
L’acupuncture est une pratique médicale complémentaire qui consiste à stimuler certains points du corps, le plus souvent avec une aiguille pénétrant dans la peau, pour soulager la douleur ou pour aider à traiter divers problèmes de santé.
Le Dr Xu a ajouté que son principal objectif était de traiter les patients tunisiens et d’aider le personnel de santé local qui explore la médecine traditionnelle chinoise, dont l’acupuncture.
« Tous les deux ans, une quinzaine de médecins tunisiens sélectionnés ont la possibilité de suivre le cours d’acupuncture à l’hôpital Mongi Slim », a indiqué le Pr Ahmed Laatar, chef du service de rhumatologie et du centre d’acupuncture de l’établissement. Ils suivent un cours théorique de deux ans, avec 80 heures de formation au centre d’acupuncture, a-t-il ajouté.
Le professeur tunisien a expliqué que ce cours se divisait en quatre phases, à savoir la théorie de base de la médecine traditionnelle chinoise, les transfusions de méridiens, les techniques de manipulation de l’acupuncture et le traitement d’acupuncture clinique.
« Contrairement à la médecine occidentale, l’acupuncture chinoise est une thérapie naturelle qui traite la douleur sans effets secondaires et c’est mon principal atout en tant que médecin », a observé le Dr Abd Raouf Sadok, un médecin généraliste de la province de Tataouine (sud-est).
Il a dit que, plus qu’un diplôme en acupuncture, il voulait surtout découvrir la culture chinoise, en particulier la philosophie de la médecine traditionnelle.
Le Dr Manel Ben Hmidene, un neurologue, a souligné que l’acupuncture était « une méthode thérapeutique alternative pour traiter certaines maladies douloureuses, sans effets indésirables sur la santé des patients ». A ses yeux, « le problème en Tunisie est que cette méthode chinoise n’est pas bien connue, d’autant plus qu’il n’y a pas assez de médecins tunisiens qui la pratiquent ».
En 1994, le premier centre d’acupuncture du monde arabe a été créé à Tunis à l’hôpital Mongi Slim, avant de devenir un centre chinois de médecine et d’acupuncture en 2004, le seul en Afrique à fournir des services, des diagnostics, des traitements cliniques et des enseignements sur l’acupuncture. Il a formé à ce jour 164 médecins tunisiens.
Il convient de noter que depuis 1973, la Chine envoie des équipes médicales en Tunisie, y compris des spécialistes en obstétrique, gynécologie, pédiatrie, orthopédie, ophtalmologie et acupuncture. Depuis, elles ont prodigué plus de cinq millions de services ambulatoires aux Tunisiens et effectué plus de 320.000 opérations.