Présidentielle et législatives tchadiennes prévues en avril et octobre 2021
Si l’actuel Président de la République a été réélu en 2015, au Tchad, les dernières législatives remontent à février 2011. La troisième législature, initialement investie pour un mandat de quatre ans, ne sera donc renouvelée qu’au bout de dix années.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié le nouveau chronogramme électoral au Tchad le 7 juillet 2020. Par la voix de son président, Dr Kodi Mahamat, elle a informé que les différentes échéances électorales seront organisées « dans l’ordre ci-après. Les 10 et 11 avril 2021, premier tour de l’élection présidentielle. Les 22 et 23 mai 2021, deuxième tour de l’élection présidentielle. Les 23 et 24 octobre 2021, les élections législatives. Les 2 et 3 avril 2022, les élections communales. »
Plusieurs voix se sont élevées à l’échelle nationale, surtout dans les rangs des formations politiques de l’opposition, pour déplorer le caractère mouvant et instable du calendrier électoral élaboré par la CENI. En effet, plusieurs dates ont déjà été avancées par le passé sans être respectées. Plus récemment, les législatives, par exemple, étaient fixées au 13 décembre 2020.
Le président de la Commission électorale s’en justifie. « La date du 13 décembre 2020 était annoncée. Depuis lors, les activités préparatoires des législatives annoncées ont été menées par la CENI et ses démembrements mis en place sur l’ensemble du territoire national (…). Comme vous vous en doutez, l’irruption subite de la crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 a impacté négativement la réalisation à date de certaines activités préparatoires devant précéder la tenue du scrutin législatif prévu pour le 13 décembre 2020. »
C’est donc en tirant les conséquences de cette situation induite par le nouveau coronavirus, qui a contrarié le chronogramme initial, que la CENI a entrepris l’élaboration d’une nouvelle planification des activités préparatoires des différents scrutins du cycle électoral amorcé. Selon Dr Kodi Mahamat, c’est en « plaçant l’intérêt général au-dessus de toutes les autres considérations et en tenant compte de la Constitution, des lois et règlements qui encadrent les scrutins, que la CENI a élaboré [le] nouveau programme complet du cycle électoral. »
Ce nouveau chronogramme électoral allonge le mandat de la législature actuelle à dix ans au lieu de quatre. Il place également les législatives après la présidentielle, alors qu’elles devraient la précéder pour garantir un jeu démocratique sain. Malgré tout, le président de la CENI n’a pas manqué d’inviter « la communauté des partenaires du Tchad à apporter les appuis financiers et matériels complémentaires au gouvernement dans ses louables efforts de mobilisation des ressources indispensables à l’organisation de ces différentes échéances électorales. »
Yamingué Bétinbaye,
Docteur en géographie