Le Tchad ne se désengage pas de la lutte contre le terrorisme au Sahel
Bien des observateurs ont interprété les propos du Président Idriss Déby Itno, tenus le 9 avril 2020, comme l’aveu d’un désengagement du Tchad de toute lutte antiterroriste. Le ministère tchadien des Affaires Etrangères conteste cette interprétation et soutient que le pays est toujours disposé à combattre le terrorisme au Sahel et dans le bassin du lac Tchad.
Selon la diplomatie tchadienne, la communication du Président Déby date du 8 avril. Pourtant, la plupart des médias l’avaient datée du 9 avril. Ensuite, d’après les termes du communiqué du ministère des Affaires Etrangères, « certains points de la communication (…) sont sortis de leur contexte et interprétés de façon erronée ». Pourtant, la traduction en français de la déclaration du Président tchadien semblait ne souffrir d’aucune ambiguïté. « Nos soldats sont morts pour le lac Tchad et pour le Sahel. A compter d’aujourd’hui, aucun soldat tchadien ne participera à une opération militaire en dehors du Tchad », avait-il déclaré. Le hic est que cette déclaration était faite par Idriss Déby en langue arabe.
D’après le communiqué du ministère des Affaires Etrangères du 12 avril dernier, le propos de Déby « relatif à la décision du Tchad de n’envoyer dorénavant aucun soldat au-delà des frontières nationales dans le cadre d’engagement individuel des troupes tchadiennes pour lutter contre le terrorisme dans le bassin du lac Tchad, se rapporte au contexte des opérations conduites dans l’espace dudit bassin, théâtre d’opérations réservé à la Force Multinationale Mixte (FMM) de la Commission du Bassin du Lac Tchad ».
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Ainsi, « il n’a jamais été question pour le Tchad de se désengager de la Force Multinationale Mixte (FMM) de la CBLT, ni de la Force Conjointe du G-5 Sahel, moins encore de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) ». Au contraire, la diplomatie tchadienne réaffirme la détermination et l’engagement du pays à lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée sous toutes leurs formes,
Rétropédalage ou couac de communication, ce rectificatif diplomatique replace le pion tchadien sur l’échiquier de la lutte contre le terrorisme au Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Ce qui est, en soi, une œuvre utile. Une chose est néanmoins sûre, le Tchad est très remonté contre l’inaction des autres pays du bassin du lac Tchad face au terrorisme. Eux pourtant sur qui plane plus dangereusement le spectre de Boko Haram,
Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie
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