Idriss Déby Itno totalise 79,32% des voix et remporte la présidentielle au 1er tour
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé, en fin de soirée du 19 avril 2019, les résultats globaux provisoires de l’élection présidentielle du 11 avril au Tchad. Sans surprise, le Président sortant, Idriss Déby Itno, l’emporte avec plus de 79% des suffrages.
Pour bien des observateurs, l’enjeu du scrutin présidentiel qui s’est tenu au Tchad le 11 avril 2021 était la participation. En effet, sans véritable adversaire après le désistement des ténors de l’opposition, Idriss Déby est quasiment assuré d’une victoire facile.
D’une part, les résultats globaux provisoires font état d’un taux de participation de 64,81%. Avec un effectif de 4 723 240 votants dont 104 507 bulletins nuls sur un total de 7 288 203 inscrits, le suffrage exprimé est de 4 618 733 voix. Le pari de la participation aurait ainsi été tenu. D’autre part, ces résultats créditent Idriss Déby Itno de 3 663 431 voix, soit un score de 79,32%. Le Président sortant l’emporte ainsi devant ses 9 concurrents dont trois se sont retirés de la course dès la proclamation de la liste des candidats. Il s’agit notamment de Saleh Kebzabo et Ngarledji Yorongar reconnus comme des cadors de l’opposition politique, ainsi que le notaire Théophile Bongoro.
A la suite d’Idriss Déby Itno, arrivent dans l’ordre, Pahimi Padacké Albert (10,32%), Lydie Beassemda (3,16%), Romadoumngar Félix Nialbé (1,90%), Brice Mbaimon Guedmbaye (1,40%), Alladoum Djarma Balthazar (1,30%) et Théophile Yombombé Madjitoloum (0,43%). C’est dire que si l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert a franchi la barre du 1/10ème des suffrages exprimés, c’est moins d’un électeur sur deux qui a jeté son dévolu sur le chef de file de l’opposition, Romadoumngar Félix Nialbé.
A l’issue de la proclamation des résultats provisoires, ce 19 avril 2021, le Président de la CENI, Dr Kodi Mahamat Bam, a exhorté la classe politique tchadienne en général et les candidats en lice en particulier, « à respecter le verdict des urnes dans une sorte de gentlemen agreement ». Il a aussi souhaité que les Tchadiens tirent « des leçons de cette expérience enrichissante à travers une évaluation responsable, car la participation à la gestion des affaires de la nation ou de la communauté est un droit fondamental du citoyen ». Par ailleurs, le Président de la CENI a estimé que « l’organisation d’une élection réussie est un facteur de paix sociale qui contribue au renouvellement des institutions de la République ».
Au niveau international, le Président de la Commission de l’Union Africaine, l’ancien chef de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat est l’une des premières voies à saluer une « élection transparente et apaisée ». toujours est-il qu’en attendant la validation ou non des résultats du scrutin du 11 avril 2021 par la Cour Suprême d’ici au 15 mai, Idriss Déby Itno devrait sûrement commencer à se repositionner pour engager au mieux la lutte contre la pauvreté et l’insécurité, et promouvoir un véritable vivre-ensemble et un dialogue politique et social durable au Tchad.
Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie
Vous aimez nos publications ? Engagez-vous !
Les systèmes politiques et médiatiques ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Une majorité de journaux, télévisions et radios appartiennent à quelques milliardaires ou à des multinationales très puissantes souhaitant faire du profit, privant les citoyens d’un droit fondamental : avoir accès à une information libre de tout conflit d’intérêt.Le Journal Chrétien, service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture, assure un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, en vérifiant les discours officiels, en décryptant l'actualité, en révélant des informations de première importance ou en portant le témoignage des dominés.
La qualité de notre travail est reconnu par les médias séculiers. Dernièrement, le président du Journal Chrétien a accordé une longue interview à Sud Ouest, le deuxième quotidien régional français avec une diffusion totale de 219 000 exemplaires.
ENGAGEZ VOUS !
Quand les évangéliques sont attaqués, calomniés ou traités avec mépris par les médias traditionnels, un silence de notre part ne serait pas chrétien. Une telle attitude montrerait un renoncement suspect à se faire respecter et à exiger des médias mondains un tel respect.Lorsque les pasteurs et les églises évangéliques sont attaqués, le critère de la solidarité chrétienne doit jouer. Comment nous dire membres du Corps du Christ si nous restons indifférents à la persécution de certains d’entre nous, souvent réduits au silence et incapables de faire valoir leurs droits ou, tout simplement, de se faire respecter comme chrétiens ou communautés évangéliques ?
En s'appuyant sur notre plateforme de médias, l’action sur l’opinion publique est évidemment essentielle. Faire savoir est la condition de toute action, car rien n’est pire que le silence. D’où l’importance de l’action en direction des médias, des institutions et des populations.
Evidemment, ici comme ailleurs, la réticence de la part des chrétiens à agir comme des groupes de pression constitue une difficulté majeure. Mais, là encore, ne faudrait-il pas s’interroger sur notre dispersion et nos réticences à agir comme lobby, quand il s’agit de défenses des libertés et droits humains fondamentaux ?