Le Sahel fait face à une dégradation sans précédent de la situation sécuritaire
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L’année 2019 a été marquée par une dégradation sans précédent de la situation sécuritaire dans les pays du Sahel, alors que la présence des troupes étrangères est de plus en plus critiquée.
Depuis 2012, la situation sécuritaire au Sahel est très préoccupante, débutant avec la crise au Mali, suite à la déstabilisation de la Libye. Malgré une intervention militaire française toujours en cours dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, la menace s’est étendue à d’autres pays comme le Niger et le Burkina Faso.
« Nous avons non seulement des actes de terrorisme classiques, mais nous avons aussi une volonté de briser la cohésion sociale avec des attaques ciblées, notamment contre des édifices religieux, contre des civils, ce qui provoque ensuite des tensions communautaires et des violences par des groupes armés associés à des communautés ou qui prétendent être associés à des communautés », explique dans une interview exclusive à Xinhua Gilles Yabi, directeur et fondateur de Wathi, un think thank sur l’Afrique de l’Ouest basé à Dakar.
« Je crois qu’il est important de voir que dans la dégradation sécuritaire, on n’a pas simplement des groupes armés terroristes djihadistes, on a aussi d’autres groupes armés, des milices, que ce soit au Mali ou au Burkina Faso, qui sont actifs et qui font partie des acteurs de la violence et de la détérioration de la sécurité dans ces deux pays et dans l’ensemble du Sahel », ajoute-t-il.
Analysant les causes de cette situation désastreuse pour ces pays où les populations sont déjà frappées par la pauvreté, M. Yabi estime qu’il faut remonter déjà à la crise au Mali et la très grande fragilité de ses institutions politiques et militaires qui a favorisé l’extension rapide de cette crise et qui a permis aux groupes armés de constituer une menace très forte, prenant le contrôle d’une partie du territoire avant d’être repoussés par une intervention franco-africaine.
« La raison de la dégradation de la sécurité, c’est d’une part la situation de départ marquée par une très grande faiblesse des Etats et c’est quelque chose qui a été créé par plusieurs années, voire plusieurs décennies d’affaiblissement de ces Etats (…) dans ses composantes civiles » et « militaires et ça malheureusement, il n’y a pas de réponse à court terme », dit-il.
Face à la situation, cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont décidé en 2014 de mettre en commun leurs efforts dans un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité.
Après sa constitution, la force du G5 Sahel avec une prévision de 5.000 hommes a été visée par l’attaque de son QG le 29 juin 2018 à Sévaré au centre du Mali. Les pays ont alors lancé un projet de réorganisation, relançant leurs appels à la communauté internationale pour que les quelque 420 millions d’euros de dons promis pour la force soient versés et obtenir aussi un mandat « robuste ».
« Je renouvelle mon appel à la solidarité bilatérale internationale afin de doter la force conjointe du G5 Sahel d’équipement et de ressources financières prévisibles et pérennes. Les deux piliers, sécurité et développement, sont nécessaires pour la stabilité de la région », a déclaré le 24 septembre, à la tribune des Nations Unies, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, par ailleurs président en exercice du G5 Sahel.
Pour lui, la persistance de la crise sécuritaire dans l’espace des pays du G5 Sahel est la conséquence directe de la déstructuration de l’Etat libyen. « J’interpelle donc la communauté internationale à se mobiliser pour trouver une solution de paix durable dans ce pays, car le règlement de la crise sécuritaire dans nos pays passe par la paix en Libye ».
Pour Gilles Yabi, la communauté internationale, notamment la France par sa présence militaire, l’Union européenne, qui est présente dans la formation des armées, les Etats-Unis, présents depuis des années de manière assez discrète avec des forces spéciales et des moyens importants, notamment aériens et des drones, doit soutenir les pays du Sahel.
« Tous ces acteurs essayent d’apporter leur contribution, mais on voit que cela ne suffit pas et on voit aujourd’hui qu’il y a beaucoup de controverses sur le rôle de ces acteurs », explique-t-il.
Depuis quelques semaines, des manifestations contre les troupes françaises ont été signalées au Mali et au Burkina Faso. Face à cette situation, le président français Emmanuel Macron a convoqué pour le 16 décembre à Pau (sud-ouest de la France) les dirigeants africains du G5 Sahel pour qu’ils « clarifient et formalisent leurs demandes à l’égard de la France et de la communauté internationale ».
Cette rencontre a été reportée au 13 janvier suite à une attaque terroriste perpétrée le 10 décembre contre une position de l’armée nigérienne, tuant 71 soldats.
Pour l’analyste burkinabè Siaka Coulibaly, consultant média sur les questions de gouvernance politique et de sécurité, la communauté internationale doit se donner l’obligation d’assister les pays sahéliens en difficulté.
« La solution au terrorisme est multiforme et exige des capacités politiques et managériales importantes qui sont encore à rechercher dans les pays du Sahel. Il faudrait donc un plan multisectoriel qui couvre notamment la sécurité et le développement », préconise-t-il.
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