Au Caire, Jean-Yves Le Drian dit le « profond respect » de la France pour l’Islam
Le ministre français des Affaires étrangères a réaffirmé dimanche le « profond respect » de la France pour l’islam lors d’une visite au Caire dans un contexte de tensions entre Paris et le monde musulman autour de la publication de caricatures du prophète Mahomet.
La visite de Jean-Yves Le Drian fait suite à plusieurs attentats en France après que Paris a défendu la liberté d’expression et les caricatures, jugées blasphématoires par les musulmans.
Après avoir rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry, Le Drian a déclaré qu’une campagne « anti-française » dans le monde musulman résultait d’une déformation des propos du président français Emmanuel Macron.
« Nous avons un premier principe qui est le plus grand respect de l’islam », a déclaré Le Drian aux journalistes. « Je veux également dire que les musulmans font pleinement partie de la société française », a-t-il ajouté.
« Le deuxième message est que nous sommes confrontés à une menace terroriste, au fanatisme, sur notre sol mais aussi ailleurs, et cette bataille est une bataille commune. »
Jean-Yves Le Drian a aussi déclaré avoir eu par la suite un long échange marqué par « une grande franchise » avec le cheikh Ahmed al-Tayeb, qui dirige al-Azhar, le siège millénaire de l’enseignement musulman sunnite au Caire.
« J’ai noté de nombreux points de divergence dans nos analyses. J’ai dit au Grand Imam à quel point nous avons besoin d’une voix d’équilibre, de tolérance et de modération », a-t-il dit.
Des sources officielles françaises ont par la suite indiqué que Jean-Yves Le Drian avait voulu parler de « convergences » et non de « divergences ».
La seule bataille menée par la France avec l’Égypte et d’autres pays est celle contre l’extrémisme, a aussi déclaré Jean-Yves Le Drian.
Dans une déclaration écrite sur la réunion, Tayeb a déclaré qu’il avait souligné que toute insulte contre le prophète était inacceptable.
« Je suis le premier à protester contre la liberté d’expression si cette liberté offense une religion, pas seulement l’Islam », a-t-il déclaré.
« Nous refusons de qualifier le terrorisme d’islamique », a-t-il ajouté. « Al-Azhar représente la voix de près de deux milliards de musulmans, et j’ai dit que les terroristes ne nous représentent pas et que nous ne sommes pas responsables de leurs actes. »
(Version française Benjamin Mallet)
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