La réouverture des écoles fait débat au Cameroun
Au Cameroun le gouvernement entend clôturer l’année scolaire brusquement interrompue le 17 Mars dernier suite à la propagation du Covid19 dans le Pays.
Jeudi, au cours d’une réunion hebdomadaire d’évaluation du plan de riposte gouvernemental contre la pandémie, le premier ministre, Joseph Dion NGUTE a communiqué la validation de certaines dates relatives à la reprise des cours pour l’année scolaire 2019-2020 par le Président de la République Paul BIYA. Il en ressort deux décisions importantes. D’abord que les cours reprendront le 1 juin prochain pour les classes d’examens. Ces cours s’achèveront début Août, pour laisser le flanc aux examens officiels. La deuxième décision fixe la rentrée scolaire 2020-2021 pour le 05 octobre et celle universitaire le 15 octobre 2020.
Si les dates de rentrée indiquées pour la prochaine année ne font pas débat, urgence Covid oblige, la décision de réouverture dès le mois prochain fait problème. Cette reprise est programmée pendant la période généralement réservée pour les vacances scolaires annuelles.
Et justement, que ces vacances scolaires aient souvent eu lieu à ces dates n’est pas le fruit du hasard. Et ce nouveau découpage du temps ne convient pas aux populations, qui auront du mal à les respecter du fait de certaines réalités du pays.
Cette phase correspond aux grandes vacances. C’est également la grande saison des pluies et personne n’aimerait aller à l’école. Par ailleurs c’est une période pendant laquelle des évènements sont organisés pour divertir les enfants durant les vacances.
Une autre réalité devra être discutée. En effet dans un pays essentiellement agricole, plusieurs parents n’attendent que la période allant de juillet à août pour bénéficier de la main d’œuvre des écoliers et récolter les arachides , le sorgho et le maïs. Plusieurs jeunes utilisent également le temps des vacances pour s’adonner aux travaux et petits métiers leur permettant d’assurer financièrement leur prochaine rentrée scolaire. Il va donc falloir trouver des voies et moyens pour palier à cette situation. Car si le gouvernement a énoncé des instructions , il n’a pas semblé ignorer que ces mesures là pourraient se heurter à de telles réalités. Elle pourraient donc être difficiles à implémenter. L’argent est le nerf de la guerre. Et il va falloir le trouver. Chemin faisant.
Estelle Bebeng à Yaoundé