Cameroun : Wougly Massaga, l’une des dernières figures de la lutte armée pour l’indépendance s’en est allée
Âgé de 84 ans, le panafricaniste révolutionnaire qui a contribué à la lutte armée pour l’indépendance du Cameroun s’est éteint en matinée du 17 octobre 2020 à Yaoundé.
Après environ un an et demi de maladie, cette dernière a eu raison de Wougly Massaga, l’un des leaders de l’Union des populations du Cameroun (UPC), un mouvement indépendantiste en conflit avec le pouvoir camerounais d’Ahmadou Ahidjo et la France vers 1967.
Surnommé « commandant Kissamba », Wougly Massaga, ce natif de Lolodorf au Sud du Cameroun, a connu un parcours exceptionnel.
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Titulaire d’un doctorat en mathématiques obtenu en 1960 à l’université de Sorbonne en France qu’il va quitter clandestinement car recherché pour avoir été l’un des instigateurs d’une manifestation d’étudiants après l’assassinat de Patrice Lumumba. Il va se réfugier au Ghana où il va pendre attache avec l’UPC et deviendra membre de la Conférence des Peuples africains
De 1962 à 1965, il deviendra conseiller à la présidence de la République du Ghana auprès de Kwame Nkrumah, période durant laquelle il va collaborer avec les grandes figures de la politique africaine, entre autres, Goomsu Ikoku (Nigéria), Agostinho Neto (Angola), Ibrahim Abacha (Tchad) et bien d’autres.
Après avoir été dans plusieurs mouvements révolutionnaires au Cabinda et en Angola, il deviendra en 1966 le principal dirigeant de l’UPC. Il réorganise militairement les upécistes dans un camp d’entrainement en Angola avec l’aide des cubains. Ses hommes traversent le Congo et pénètrent au Cameroun en 1967 et sont repérés par les services de renseignement et seront mis hors d’état de nuire. Il va donc s’envoler pour le Cuba.
Dans les années 70, étant en clandestinité au Sénégal, il va lancer le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), puis l’Alliance révolutionnaire des peuples africains (ARPA). Deux plus tard, il réintégrera l’UPC clandestine et unie jusqu’au démembrement en quatre branches en quatre branches, notamment, UPC/Ntumazah,), (UPC/Kodock pro-gouvernementale), (UPC Hogbe, en concurrence avec Kodock) et UPC/Manidem continuée par Moukoko et Mack-Kit).
De 2008 à 2010, il va consacrer deux études aux grands défis du continent africain que sont l’intégrisme islamique et les réseaux ésotériques.
Enfin en 2020, militant dans l’âme, « le commandant Kissamba » s’en va et une page de l’histoire du Cameroun se referme.
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