Zelensky appelle les Européens à ne pas « trahir » l’Ukraine, Orban reste inflexible
par Andrew Gray et Jan Strupczewski
BRUXELLES (Reuters) – Les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont entamé jeudi un sommet de la plus grande importance pour l’Ukraine en écoutant un nouveau plaidoyer du président Volodimir Zelensky en faveur d’un soutien politique et financier à son pays, mais ils se heurtent à l’inflexibilité de la Hongrie.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a répété avant l’ouverture du sommet qu’il n’entendait céder ni sur l’ouverture rapide de négociations d’adhésion de l’Ukraine au bloc européen, ni sur le déblocage de 50 milliards d’euros d’aide financière prélevés sur le budget de l’UE.
Il s’est seulement dit prêt à envisager une aide à long terme à l’Ukraine qui ne dépendrait pas du budget de l’UE.
La Hongrie est le seul membre des Vingt-Sept à défendre une position aussi radicale mais la règle de l’unanimité bloque ses partenaires. « Les Hongrois ne cèdent pas à la pression », a clamé Viktor Orban en arrivant à Bruxelles.
Le Premier ministre hongrois a répété que les conditions n’étaient selon lui « pas réunies » pour entamer des négociations d’adhésion, malgré la recommandation en ce sens formulée par la Commission européenne le mois dernier, et a invité à attendre le résultat des élections au Parlement du mois de juin, dont les partis hostiles au soutien à l’Ukraine et favorables à la Russie pourraient sortir considérablement renforcés.
Intervenant par visioconférence devant les Vingt-Sept, le président ukrainien Volodimir Zelensky les a appelés à prendre en compte les efforts réalisés par son pays en réponse aux conditions posées par la Commission européenne pour entamer un processus d’adhésion.
« Je ne vous demande qu’une chose aujourd’hui : ne trahissez pas (notre) peuple et sa foi dans l’Europe », a-t-il dit, selon le script de son discours, enjoignant les dirigeants européens à ne pas laisser Vladimir Poutine afficher un « sourire satisfait » à l’issue du sommet.
DISCUSSIONS DIFFICILES
Ce sommet intervient à un moment crucial de la guerre en Ukraine, après l’échec de la contre-offensive lancée par Kyiv en juin dernier et alors que l’administration Biden n’a pas encore réussi à faire adopter par le Congrès un programme d’aide à l’Ukraine de 60 milliards de dollars.
Des responsables et diplomates s’attendent à une série de réunions difficiles qui pourraient se prolonger jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi, voire jusqu’à la fin de semaine.
Si les dirigeants européens donnent leur feu vert aux négociations d’adhésion et au versement d’une aide financière et militaire à l’Ukraine, Kyiv pourra revendiquer une victoire géopolitique. Un échec serait probablement accueilli par Moscou comme un signe de l’affaiblissement du soutien occidental à l’Ukraine.
Signe des intenses efforts diplomatiques déployés sur le sujet, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, accompagnés de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du président du Conseil européen Charles Michel, devaient rencontrer Viktor Orban avant l’ouverture du sommet.
Le nouveau Premier ministre polonais, Donald Tusk, s’est pour sa part dit déterminé à chercher un moyen d’infléchir la position de Viktor Orban, qualifiant ce dernier de politicien « très pragmatique ».
« BAZAR HONGROIS »
Pour justifier sa position, Viktor Orban a fait valoir des préoccupations concernant, entre autres, la corruption en Ukraine, mais les responsables et diplomates de l’UE le soupçonnent d’utiliser cette question comme monnaie d’échange dans l’espoir de voir les milliards d’euros de fonds européens gelés l’an dernier en raison de préoccupations sur le respect de l’Etat de droit par son gouvernement être débloqués.
« Nous ne sommes pas dans un bazar hongrois où nous pouvons échanger une chose contre une autre », a déclaré mercredi le Premier ministre belge Alexander De Croo. « L’Ukraine est un pays qui veut respecter les valeurs démocratiques. C’est peut-être une leçon pour Orban lui-même. »
La Commission européenne a annoncé mercredi que la Hongrie avait de nouveau accès à 10 milliards d’euros du fonds de cohésion. Elle a aussi rappelé qu’environ 21 milliards d’euros auxquels pourrait prétendre la Hongrie restaient gelés.
Le mois dernier, l’exécutif européen a recommandé aux dirigeants de l’UE d’entamer des négociations d’adhésion avec l’Ukraine. Une deuxième décision est encore nécessaire – peut-être en mars – pour convenir d’un cadre de négociation.
D’après les responsables et diplomates, un compromis pourrait impliquer un délai plus long entre les deux décisions et une formulation dans la déclaration du sommet sur les conditions à remplir dans l’intervalle.
Viktor Orban s’est aussi opposé à une proposition de la Commission européenne visant à accorder à l’Ukraine 50 milliards d’euros sous forme de subventions et de prêts dans le cadre d’une révision plus large du budget de l’UE.
Une telle révision requiert également l’unanimité des pays membres de l’UE, qui doivent en assumer le coût.
Si la Hongrie campe sur ses positions, les autres membres de l’UE pourraient mettre en place un financement hors budget pour l’Ukraine, mais cela serait plus complexe et plus coûteux.
(Avec la contribution de Bart H. Meijer, Charlotte Van Campenhout, Gabriela Baczynska, Julia Payne et Philip Blenkinsop, rédigé par Andrew Gray; version française Camille Raynaud, Blandine Hénault et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)
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