Onu: Les travailleurs humanitaires craignent la même « spirale du malheur » au Liban qu’à Gaza
GENÈVE (Reuters) – Des représentants de l’Onu ont exprimé mardi leur inquiétude quant au fait que les mêmes méthodes de guerre utilisées par Israël dans la bande de Gaza se répètent maintenant au Liban, appelant à une action pour éviter la même « spirale du malheur ».
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« J’ai toujours à l’esprit, du moment où je me réveille jusqu’au moment où je dors, que nous pourrions entrer dans la même spirale de malheur, et nous devons faire tout ce que nous pouvons pour empêcher que cela ne se produise dans cette crise particulière », a déclaré Matthew Hollingworth, directeur du Programme alimentaire mondial au Liban, en réponse à une question sur les parallèles entre les deux conflits.
Les forces israéliennes ont entamé des opérations terrestres au Sud-Liban, intensifiant un conflit qui dure depuis un an avec le Hezbollah et qui a fait plus de 1.000 morts au cours des deux dernières semaines.
Dans la bande de Gaza, près de 42.000 Palestiniens ont été tués et la plupart des 2,3 millions d’habitants ont été déplacés en raison de l’offensive israélienne contre le Hamas dans l’enclave palestinienne.
La campagne de l’armée israélienne contre le Hezbollah, plus lourdement armé, vise à assurer le retour des Israéliens évacués des zones proches de la frontière à la suite de près d’un an de tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël en soutien au Hamas.
« Nous avons besoin que le monde ait plus d’impact et soit capable de faire valoir que cela ne peut plus durer », a déclaré Matthew Hollingworth lors d’une réunion d’information à Genève, par liaison vidéo depuis Beyrouth.
Les craintes d’une répétition du conflit dans la bande de Gaza sont également partagées par la population libanaise, raison pour laquelle tant de personnes ont fui si rapidement, a-t-il ajouté après avoir visité des camps de déplacés.
Un fonctionnaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré lors de la même séance d’information que neuf hôpitaux libanais avaient été fermés ou partiellement fermés, rappelant une situation qui s’est produite dans la bande de Gaza.
Ian Clarke, responsable adjoint de l’OMS pour le Liban, a par ailleurs mis en garde contre l’apparition de maladies au Liban en raison de la promiscuité dans les abris pour personnes déplacées et de la fermeture des hôpitaux, le personnel médical ayant fui l’offensive d’Israël.
(Reportage Emma Farge ; rédigé par Miranda Murray, Mark Potter et Mark Heinrich ; version française Mara Vîlcu, édité par Blandine Hénault)