L’Azerbaïdjan pourrait amnistier les combattants du Haut-Karabakh qui déposent les armes
GORIS, Arménie (Reuters) – L’Azerbaïdjan envisage d’amnistier les combattants arméniens du Haut-Karabakh qui déposent les armes, bien que certains d’entre eux aient déclaré qu’ils poursuivraient leur lutte, a déclaré à Reuters un conseiller présidentiel azerbaïdjanais.
Les Arméniens du Haut-Karabakh ont déclaré jeudi qu’ils avaient besoin de garanties de sécurité avant de rendre leurs armes après que l’Azerbaïdjan a déclaré avoir repris le contrôle de cette région séparatiste à l’issue d’une opération militaire de 24 heures.
Hikmet Hajiyev, conseiller en politique étrangère du président de l’Azerbaïdjan, a déclaré à Reuters que Bakou envisageait une amnistie pour les combattants du Haut-Karabakh qui rendraient leurs armes.
« Même en ce qui concerne les anciens militaires et combattants, s’ils peuvent être classés de cette manière, et même pour eux, nous envisageons une amnistie ou faisons allusion à une amnistie », a-t-il déclaré.
Les droits des Arméniens du Haut-Karabakh seront respectés dans le cadre de leur intégration à l’Azerbaïdjan, a-t-il dit, ajoutant que trois cargaisons d’aide humanitaire seraient livrées à la région vendredi.
David Babayan, conseiller du chef des autorités arméniennes au Haut-Karabakh Samvel Chahramanian, a fait savoir à Reuters qu’aucun accord n’avait été conclu pour l’instant avec Bakou.
« Ces questions doivent encore être résolues », a-t-il dit. « Il n’y a pas encore de résultats concrets. »
Il a toutefois déclaré qu’un accord avait été trouvé pour qu’un convoi humanitaire puisse se rendre au Haut-Karabakh depuis l’Arménie, via le corridor de Latchine, ce vendredi.
« La situation est très difficile : les gens ont faim, il n’y a pas d’électricité, pas de carburant – nous avons beaucoup de réfugiés », a dit David Babayan.
Sept véhicules russes de maintien de la paix ont franchi vendredi un poste de contrôle arménien en direction du Haut-Karabakh, selon un journaliste de Reuters présent sur place.
Les troupes séparatistes de la région, reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan mais administrée jusqu’à présent en partie par des autorités arméniennes dissidentes, ont été contraintes de capituler face à l’offensive lancée par Bakou cette semaine.
Hikmet Hajiyev a déclaré que certains combattants arméniens refusaient toutefois de rendre les armes.
« Actuellement, nous constatons que certains groupes de l’armée et certains officiers ont déclaré publiquement qu’ils n’accepteraient pas nos conditions et qu’ils continueraient à résister », a-t-il ajouté.
« Nous constatons également que certains groupes mineurs se rendent dans la forêt », a-t-il précisé. « Mais nous ne pensons pas qu’il s’agisse là du plus grand défi, ni du plus grand problème de sécurité. Bien sûr, cela entraînera certains défis et difficultés, mais pas à une telle échelle ».
L’Azerbaïdjan veillera à ce que les civils puissent circuler en toute sécurité dans leurs propres véhicules le long de la route qui mène du Haut-Karabakh à l’Arménie, a encore déclaré Hikmet Hajiyev.
De son côté, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré qu’il espérait que les Arméniens pourraient rester dans la région du Haut-Karabakh, a rapporté vendredi l’agence de presse RIA.
Le Haut-Karabakh abrite une population de 120.000 Arméniens de religion chrétienne qui redoutent d’être persécutés en dépit de la volonté d’intégration affichée par l’Azerbaïdjan, dont les habitants sont majoritairement musulmans.
(Reportage Roman Churikov ; version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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