La Russie veut prendre le contrôle total du Donbass et du sud de l’Ukraine
(Reuters) – L’armée russe a pour objectif de prendre le contrôle total du Donbass et du sud de l’Ukraine dans le cadre de la deuxième phase de son opération militaire dans ce pays, a déclaré vendredi le commandant adjoint du district militaire central de Russie, cité par l’agence Interfax.
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Toujours selon l’agence de presse russe, le responsable militaire, Roustam Minnekaïev, a précisé que la Russie comptait établir une continuité territoriale entre la péninsule de Crimée – qu’elle a annexée en 2014 – et la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où se trouvent les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, autoproclamées la même année par des séparatistes prorusses.
Pour atteindre cet objectif, la Russie doit s’emparer de la ville de Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov.
Vladimir Poutine a revendiqué jeudi la victoire à Marioupol, où plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l’aciérie d’Azovstal, tandis que l’Ukraine a démenti la chute de la ville.
Selon Roustam Minnekaïev, le passage sous contrôle russe du sud de l’Ukraine permettrait également d’améliorer l’accès à la Transnistrie, région sécessionniste en Moldavie, à l’ouest de l’Ukraine.
Les autorités de Kyiv craignent que cette région ne serve de base arrière à la Russie pour mener des attaques dans l’ouest de l’Ukraine.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense a fait état début avril de « signes » de préparatifs dans un aérodrome situé en Transnistrie en vue d’accueillir des avions de transport de troupes russes destinées à être déployées en Ukraine.
Le ministère de la Défense moldave, tout comme les autorités de Transnistrie, avaient démenti cette éventualité.
« Le contrôle sur le sud de l’Ukraine fournit une autre voie d’accès à la Transnistrie, où il existe aussi des preuves d’oppression des populations russophones », a déclaré le commandant adjoint lors d’une réunion dans la région de Sverdlovsk dans le centre-ouest de la Russie.
L’agence Tass, qui a rapporté ces propos de Roustam Minnekaïev, n’a pas fait état de déclarations fournissant des détails ou des preuves à l’appui de ces allégations.
La Russie avait justifié le lancement de la guerre en Ukraine – qu’elle décrit comme une « opération militaire spéciale » – par la nécessité de démilitariser et de « dénazifier » son voisin, ainsi que de protéger les populations russophones de l’est du pays d’un « génocide ».
(Rédaction de Reuters, version française Bertrand Boucey et Myriam Rivet, édité par Matthieu Protard et Sophie Louet)