La perspective d’un cessez-le-feu grandit au Liban
par Maayan Lubell et Laila Bassam
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JERUSALEM/BEYROUTH (Reuters) – Les discussions sur un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah ont avancé « significativement », a déclaré lundi l’Elysée, des sources israélienne et libanaises évoquant l’annonce d’un accord dès mardi.
Quatre sources libanaises de haut rang ont déclaré que le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden prévoyaient d’annoncer d’ici 36 heures un cessez-le-feu entre l’Etat hébreu et le mouvement chiite libanais.
Selon un responsable libanais, les autorités à Beyrouth ont été informées par Washington qu’une annonce pourrait avoir lieu « dans les heures qui viennent ».
Un responsable israélien de haut rang a pour sa part déclaré à Reuters que le cabinet israélien allait se réunir mardi pour approuver le texte du cessez-le-feu.
Le média américain Axios, citant un responsable américain, avait auparavant rapporté lundi qu’Israël et le Liban s’étaient accordés sur les termes d’un cessez-le-feu pour mettre un terme au conflit entre l’Etat hébreu et le Hezbollah.
Le journal panarabe Ach Chark al Aoussat a précisé qu’Emmanuel Macron et Joe Biden annonceraient mardi un cessez-le-feu de 60 jours.
Le cabinet du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a refusé de commenter ces informations de presse.
« Nous nous dirigeons vers un accord, mais il reste encore des questions à régler », a déclaré le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, sans donner plus de détails.
Le représentant permanent d’Israël aux Nations unies, Danny Danon, a déclaré que les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu avec le Hezbollah « avançaient » mais a souligné que l’Etat hébreu conserverait la possibilité de frapper le sud du Liban, même en cas d’accord.
La présidence française a exprimé l’espoir « que les parties prenantes se saisiront au plus vite de cette opportunité ».
CINQ PAYS CHARGÉS DE VEILLER AU RESPECT DU CESSEZ-LE-FEU
A Beyrouth, le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, a déclaré à Reuters qu’il n’y avait « pas d’obstacles sérieux » à la mise en oeuvre d’un cessez-le-feu avec Israël proposé par les Etats-Unis.
Il a précisé que l’accord prévoyait le retrait de l’armée israélienne du Sud-Liban et le déploiement des forces régulières libanaises dans ce bastion du Hezbollah dans un délai de 60 jours.
L’un des points de blocage dans les pourparlers, portant sur la surveillance de la trêve, a été levé au cours des dernières 24 heures avec un accord pour en confier la responsabilité à un comité composé de cinq pays, dont la France, et présidé par les Etats-Unis, a dit Elias Bou Saab.
D’après un diplomate occidental, une autre pierre d’achoppement concernait le calendrier du retrait israélien du Sud-Liban, du déploiement de l’armée libanaise dans le secteur et du retour des populations déplacées.
Le conflit entre Israël et le Hezbollah a débuté avec le soutien que le mouvement libanais, soutenu par l’Iran, a voulu manifester au Hamas après l’attaque du groupe palestinien en Israël le 7 octobre 2023. Après quasiment un an d’affrontements à basse intensité, via essentiellement des échanges de tirs de roquettes et de missiles, l’Etat hébreu a intensifié à partir de la fin de l’été sa campagne militaire contre le Hezbollah, en tuant notamment son chef historique Hassan Nasrallah dans un bombardement sur Beyrouth fin septembre.
Malgré l’apparente percée diplomatique en vue d’un cessez-le-feu, Israël a poursuivi lundi ses intenses bombardements sur Beyrouth, surtout les faubourgs sud, autre bastion du mouvement chiite. Au cours du week-end, l’un de ces bombardements a fait 29 morts dans le centre de la capitale libanaise.
Le Hezbollah a pour sa part tiré 250 roquettes en direction d’Israël dimanche, l’une de ses salves les plus importantes depuis le début du conflit.
(Emily Rose ; Hannah Confino, Maayan Lubell et Crispian Balmer à Jerusalem ; Laila Bassam, Tom Perry et Maya Gebeily à Beyrouth ; Tala Ramadan, Clauda Tanios et Nadine Awadalla à Dubaï ; Steve Holland à Washington ; Elizabeth Pineau à Paris ; version française Augustin Turpin, Etienne Breban, Bertrand Boucey; édité par Nicolas Delame)