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La COP27 a encore besoin de temps, blocage sur les « pertes et dommages »

par Katy Daigle, William James et Shadia Nasralla

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CHARM EL-CHEIKH (Reuters) – Le projet d’accord élaboré à la COP27 en Egypte maintient l’objectif de limitation du réchauffement global à 1,5 degré Celsius mais laisse sans réponse bon nombre des questions en suspens, ce qui pourrait conduire à une prolongation des discussions censées s’achever vendredi.

Le président de la « Conférence des parties » a appelé les négociateurs à redoubler d’efforts pour surmonter leurs divergences tandis que les pays pauvres critiquaient le projet, qui ne répond pas selon eux à la question clé du financement des « pertes et dommages », les financements dont ont besoin les pays les plus vulnérables face aux pertes économiques et aux dommages irréparables liés au dérèglement climatique.

Le projet d’accord final présenté jeudi par l’Onu réaffirme l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5 degré retenu l’an dernier à la COP26 à Glasgow.

Il appelle aussi les pays signataires à « accélérer les mesures visant à réduire progressivement la production d’électricité à base de charbon et à supprimer progressivement et rationaliser les aides publiques inefficaces aux carburants fossiles ».

Il ne demande donc pas formellement de mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles, comme l’avaient demandé l’Inde et l’Union européenne.

Le texte « salue » aussi le fait que les délégués aient ouvert les discussions sur la création d’un fonds dédié aux pertes et dommages mais il ne donne aucun détail sur le sujet.

Les pays les plus vulnérables font du lancement de ce fond une priorité mais certains pays riches craignent qu’un accord sur le sujet les oblige à assumer des responsabilités financières de leur contribution passée à l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

« Le principal élément qui manque dans le document, c’est un engagement clair concernant le soutien financier destiné aux pertes et dommages pour les plus vulnérables », a ainsi déploré le Ghanéen Henry Kokofu, porte-parole du Climat Vulnerable Forum.

« Si le texte n’est pas corrigé, la COP27 aura fait défaut aux plus vulnérables du monde. »

Le chef de la délégation de l’UE, Frans Timmermans, a reconnu de son côté que le projet comportait d’importantes lacunes.

« Le texte nécessite encore un énorme travail », a-t-il dit à Reuters. « Nous allons donc poursuivre les discussions et nous exprimerons notre position en espérant que nous pourrons trouver un terrain d’accord avant la fin de la COP. »

Parmi les questions non résolues figurent aussi celle du financement de l’adaptation des pays en développement à l’impact du réchauffement et celle du durcissement des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Face à l’ampleur de la tâche, certains participants ont appelé à prolonger les discussions au moins jusqu’à la fin du week-end.

(Avec Valerie Volcovici, Kate Abnett, Gloria Dickie et Simon Jessop; version française Marc Angrand)

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