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France/Retraites: Huitième acte de la mobilisation, dernière ligne droite au Parlement

par Blandine Henault

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PARIS (Reuters) – La France a connu mercredi une nouvelle journée de mobilisation nationale contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, lequel entre dans la dernière ligne droite de son examen au Parlement avec un vote définitif attendu jeudi qui devrait être très serré.

Ce nouvel acte de la contestation – le huitième depuis le début du mouvement lancé par l’intersyndicale en janvier – intervenait au jour où se réunissait la commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et sept sénateurs, chargée de parvenir à un compromis sur une version commune du projet de loi.

Un accord de la CMP a été annoncé en fin de journée, avec 10 voix pour et 4 contre, envoyant le texte au Parlement.

« Cette réforme a un avantage : elle permettra d’être à l’équilibre en 2030, donc ne pas continuer à creuser le déficit sur les retraites », a déclaré à Reuters le député centriste membre de la CMP, Philippe Vigier.

Le Sénat, qui a déjà approuvé la réforme en première lecture, devrait voter le projet de loi jeudi matin, afin que l’Assemblée nationale se prononce à son tour dans l’après-midi.

« Nous serons au rendez-vous au Sénat puis à l’Assemblée nationale pour confirmer » les conclusions de la CMP, a réagi sur Twitter le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

La dernière ligne droite du parcours parlementaire du projet de réforme pourrait toutefois être très serrée pour le gouvernement, qui ne dispose pas d’une majorité absolue au Palais Bourbon.

L’exécutif doit donc choisir entre le risque d’un vote et le recours à l’article 49.3 de la Constitution permettant une adoption sans vote – une option jugée « dangereuse » par les syndicats opposés au projet.

Le gouvernement a assuré jusqu’ici vouloir un vote des députés sur la réforme des retraites, mais il doit convaincre une partie des élus Les Républicains (LR), qui apparaissent très divisés sur le texte.

« DÉMOCRATIE SOCIALE »

Mardi, le président du groupe LR, Olivier Marleix, a évoqué une fourchette entre 15 et 20 députés de son camp opposés au projet de loi. « Certains réfléchissent encore (…) Il y a des discussions dans notre groupe avec des députés qui ont de vrais états d’âmes », a-t-il dit à la presse à l’Assemblée nationale.

Elisabeth Borne a estimé mardi qu’une majorité existait au Palais Bourbon pour faire adopter la réforme prévoyant le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans, une mesure très impopulaire qui cristallise les oppositions.

« On ne se projette pas dans l’hypothèse du 49.3, on ne se projette pas non plus dans l’abandon du projet de réforme, je vous le garantis », a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à l’issue du conseil des ministres.

Signe de la tension autour des débats parlementaires, des cars de CRS, des canons à eaux et des barrières ont été installés mercredi devant l’Assemblée nationale.

« C’est un message aux parlementaires aujourd’hui, très clairement », a déclaré mercredi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avant le départ du cortège parisien de l’esplanade des Invalides.

Les syndicats assurent rester déterminés à combattre la réforme quelle que soit l’issue des débats au Parlement. Leurs représentants ont prévu de se réunir jeudi devant l’Assemblée nationale lors du vote des députés.

« Quoi qu’il arrive, pour nous, il faut continuer le combat », a affirmé mercredi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans le cortège parisien. « Il y a des lois qui ont été promulguées et qui n’ont jamais été appliquées, ça aussi, on l’a en tête. »

La Fédération nationale des mines et de l’énergie de la CGT (FNME-CGT) a appelé mercredi dans une lettre les députés à ne pas voter pour la réforme du gouvernement, les appelant à respecter « la démocratie sociale ».

NOUVELLES PERTURBATIONS

La contestation s’est traduite mercredi dans la rue par des manifestations partout en France et par de nouvelles perturbations dans les transports, même si celles-ci étaient moins importantes que lors des précédentes journées de mobilisation nationale.

A la SNCF, où un mouvement de grève reconductible a été lancé le 7 mars, le trafic sera de nouveau perturbé jeudi avec notamment deux TGV sur trois.

A la RATP, le trafic était quasi normal mercredi et seules des perturbations sont attendues jeudi sur la circulation du RER B.

Dans le transport aérien, le trafic a été essentiellement réduit mercredi sur l’aéroport parisien d’Orly, de l’ordre de 20% selon les consignes de la direction générale de l’aviation civile qui a appelé à la même mesure pour jeudi.

TotalEnergies a indiqué que 42% des opérateurs postés mercredi matin dans les raffineries et dépôts du groupe étaient en grève contre le projet de réforme.

Du côté d’EDF, la production d’électricité française issue des centrales nucléaires, thermiques et hydrauliques était réduite de 15,1 gigawatts (GW), selon une source syndicale à la mi-journée.

De même source, la maintenance de 13 réacteurs nucléaires était interrompue en raison d’un mouvement de grève, y compris sur le réacteur 1 de Penly concerné par une fissure importante.

A Paris, la CGT a appelé à reconduire la grève des éboueurs, à l’origine d’un amoncellement de déchets dans certains quartiers de la capitale, jusqu’au lundi 20 mars.

La précédente journée de mobilisation, samedi, à l’appel de l’intersyndicale, avait vu la participation nettement faiblir, avec 368.000 manifestants partout en France selon le ministère de l’Intérieur, contre quelque 1,28 million de personnes recensées le 7 mars – soit un pic dans le mouvement de contestation entamé en début d’année.

Selon la préfecture de police de Paris, 37.000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale mercredi à l’appel de l’intersyndicale.

(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution d’Elizabeth Pineau, Forrest Crellin, Dominique Vidalon, Matthieu Protard, Jean-Stéphane Brosse et Alain Acco, édité par Jean Terzian et Kate Entringer)

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