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Nouvelle journée test sur les retraites, mobilisation en baisse

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par John Irish et Simon Carraud

PARIS (Reuters) – La CGT, fer de lance de la contestation contre la réforme des retraites, a reconnu mardi un fléchissement de la mobilisation en France lors d’une nouvelle journée de grèves et de manifestations marquée par de fortes perturbations dans les transports et les écoles, particulièrement en Ile-de-France.

Après le coup de semonce réussi du 5 décembre, l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, Unef, MNL et UNL espère marquer des points décisifs à la veille des annonces du Premier ministre Edouard Philippe, qui doit dévoiler mercredi les derniers arbitrages de l’exécutif sur le futur système de retraites universel par points.

« Il n’y a pas d’annonces magiques qui peuvent faire cesser toutes les interrogations », a prévenu le chef du gouvernement mardi matin lors d’une réunion avec le groupe de La République en marche à l’Assemblée. « Des interrogations, il y en aura toujours, sans doute de nouvelles après les annonces », a-t-il concédé, selon une source parlementaire au sein de la majorité.

L’acte I de la mobilisation avait rassemblé 806.000 personnes à Paris et en province jeudi dernier, selon le ministère de l’Intérieur, 1,4 à 1,5 million, selon la CGT.

Mardi, l’affluence semblait moindre au vu des premiers cortèges.

A Marseille, 12.000 personnes, selon la police, 150.000 selon les syndicats, ont défilé sans incident (contre 25.000 selon la police jeudi dernier).

A Paris, le cortège s’est ébranlé peu après 14H00, entre la place Vauban, près des Invalides, et la place Denfert-Rochereau.

« Evidemment, il y a moins de monde à Paris, il y a moins de monde dans un certain nombre de villes », a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, au début de la manifestation parisienne, mais « la mobilisation reste importante et le mécontentement reste aussi haut ».

« On a marqué un très gros coup jeudi dernier (…) aujourd’hui on est dans l’installation d’un mouvement », a jugé son homologue de Force ouvrière, Yves Veyrier.

 

LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE AFFECTÉ

En attendant les échéances des prochains jours, les perturbations se sont poursuivies dans les transports, en particulier sur les routes d’Ile-de-France où la longueur totale des embouteillages a momentanément dépassé les 400 kilomètres peu après 08h00 (07h00 GMT), selon les calculs en temps réel de la direction régionale de l’équipement.

Les quais du métro parisien et du RER ont été le théâtre de scènes de cohue, devenues quotidiennes depuis bientôt une semaine. Sur les lignes A et B du RER, parmi les plus empruntées au monde en temps normal, les trains ne circulent qu’aux heures de pointe et seulement à une fréquence réduite.

La SNCF, qui a conseillé aux voyageurs d’annuler ou de reporter leurs déplacements, a compté 24,7% de grévistes – un taux qui monte à 77,3% chez les seuls conducteurs.

Dans les écoles, les collèges et les lycées, 16,01% des enseignants étaient en grève, un taux près de trois fois inférieur à celui du 5 décembre, selon le ministère de l’Education nationale.

La fonction publique d’Etat (qui inclut les enseignants) comptait 10,02% de grévistes à la mi-journée, contre 32% le 5 décembre à la même heure, selon le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt. Dans la fonction publique territoriale, on comptait 2,85% de grévistes contre 9,98% jeudi dernier. Dans les hôpitaux, 2% des personnels étaient grévistes (contre 15,9% jeudi), des chiffres contestés par les syndicats.

Le secteur de l’énergie est lui aussi touché : les salariés ont voté la grève dans sept des huit raffineries françaises et ce pour une durée de 72 heures, selon Thierry Defresne, de la CGT, joint par Reuters. Un vote sur une grève illimitée et sur l’arrêt de la production pourrait avoir lieu en milieu de semaine prochaine, selon ce même représentant.

Autre paramètre scruté par les autorités : le niveau de violence dans les rues.

Comme jeudi dernier, la préfecture de police a ordonné la fermeture des commerces, cafés et restaurants le long du parcours du cortège parisien.

Les policiers avaient procédé à la mi-journée à 1.003 contrôles préventifs dans la capitale, selon la préfecture. Des incidents avaient émaillé la manifestation parisienne de la semaine dernière.

 

(Avec Sybille de La Hamaide, Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)

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