Eramet suspend son projet d’usine de recyclage de batteries à Dunkerque
PARIS (Reuters) – Eramet a annoncé jeudi la suspension de son projet d’usine de recyclage de batteries à Dunkerque (Nord) car les conditions de son développement ne sont pas réunies en l’état actuel du marché européen.
Le groupe minier français, qui présentait aussi ses résultats trimestriels, a décidé de suspendre ce projet « faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants ».
« (…) il existe aujourd’hui de fortes incertitudes, à la fois sur l’approvisionnement en matières premières de l’usine, et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Selon Christel Bories, directrice générale d’Eramet, « la chaîne de valeur en Europe a beaucoup de mal à démarrer ».
« Il n’y a pas de fabricants de précurseurs de cathodes (matériaux nécessaires à la fabrication de batteries électriques, Ndlr) en Europe », a-t-elle dit aux journalistes lors d’un appel sur les résultats.
Le secteur automobile assiste à un ralentissement de la demande pour les véhicules électriques après plusieurs années de croissance et subit la concurrence acharnée de la Chine.
En septembre, le fabricant suédois de batteries Northvolt a dû suspendre la production de matériaux actifs de cathode dans sa « gigafactory » Northvolt Ett, située dans le nord de la Suède, en raison de l’état du secteur.
Pour Christel Bories, « cela ne fait pas de sens de recycler des produits en Europe pour les vendre en Asie ».
Interrogée par franceinfo sur la suspension de projet d’Eramet, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est voulu rassurante en rappelant qu’il n’était pas abandonné mais juste suspendu.
Eramet a par ailleurs annoncé jeudi le rachat de la totalité de la participation minoritaire (49,9%) de son partenaire chinois Tsingshan dans Eramine Sudamerica, usine de carbonate de lithium située en Argentine.
(Rédigé par Kate Entringer, avec Gus Trompiz, édité par Blandine Hénault)
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