Deux Suédois tués à Bruxelles, l’État islamique revendique
par Philip Blenkinsop et Marine Strauss
BRUXELLES (Reuters) – L’auteur du meurtre de deux supporters de football suédois lundi soir à Bruxelles a été mortellement blessé par balles par la police lors de son interpellation dans un café mardi matin, quelques heures après une attaque qui, selon le Premier ministre suédois, montre que l’Europe doit encore renforcer sa sécurité.
L’homme, un Tunisien âgé de 45 ans qui s’est identifié comme membre du groupe État islamique (EI) et a revendiqué l’attaque dans une vidéo mise en ligne, a également blessé une personne, un troisième ressortissant suédois.
Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque sur sa chaîne Telegram.
« C’est le moment de renforcer la sécurité, nous ne pouvons pas être naïfs », a déclaré le Premier ministre suédois Ulf Kristersson lors d’une conférence de presse à Stockholm, appelant à des contrôles plus stricts aux frontières en Europe.
« Ces terroristes veulent nous effrayer et nous contraindre à l’obéissance et au silence. Cela n’arrivera pas », a-t-il ajouté.
Cette fusillade intervient sur fond d’inquiétudes sécuritaires grandissantes dans certains pays d’Europe sur les retombées du conflit proche-oriental. En France, jusqu’à 7.000 soldats vont être mobilisés à la suite de l’assassinat de Dominique Bernard, un enseignant poignardé à mort vendredi à Arras (Pas-de-Calais).
Un procureur fédéral belge a d’abord déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que l’attaque ait un lien avec le conflit entre Israël et le Hamas, mais cela n’est plus exclu, a rapporté la RTBF.
Le gouvernement belge a rabaissé son niveau d’alerte à 3 dans la région de Bruxelles après l’avoir relevé au maximum lors de la fuite du suspect.
La Suède a de son côté relevé son niveau d’alerte terroriste en août dernier après plusieurs autodafés du Coran qui ont suscité l’indignation des pays musulmans, exhortant les pays nordiques à mettre un terme à ces événements.
Dans des vidéos de l’attaque diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir un homme, vêtu d’un gilet orange et se déplaçant à scooter, ouvrir le feu à une intersection, avec deux premiers tirs, puis trois autres, avant de courir vers un bâtiment et tirer encore à deux reprises.
Les victimes sont deux hommes, un âgé d’environ 70 ans, originaire de la région de Stockholm, et un second âgé d’environ 60 ans qui vivait à l’étranger, a déclaré le ministère suédois des Affaires étrangères, ajoutant que l’homme blessé, également septuagénaire, se trouvait toujours à l’hôpital. Ils venaient assister à un match de football entre la Belgique et la Suède.
L’EUROPE « BOUSCULÉE »
L’attentat de Bruxelles s’est produit quelques jours seulement après qu’un enseignant a été mortellement poignardé dans le nord de la France lors d’une attaque que le président Emmanuel Macron a condamnée en la qualifiant de « barbarie du terrorisme islamiste ».
En déplacement en Albanie, le président français Emmanuel Macron a déclaré que Bruxelles avait encore été frappée par un « attentat terroriste islamiste ». « Notre Europe est bousculée », a-t-il ajouté lors d’une allocution.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi matin sur RTL un renforcement de la présence policière à la frontière belge ainsi qu’à Lille, qui doit accueillir dans la soirée un match amical de football entre la France et l’Ecosse.
L’auteur de l’attentat s’était vu refuser une demande d’asile en 2020, vivait illégalement dans le pays et était connu de la police belge pour trafic de migrants, ont déclaré les autorités belges.
Selon l’agence Ansa, il était arrivé sur l’île italienne de Lampedusa en 2011 – ce qu’a confirmé une source gouvernementale à Rome -, il avait séjourné en Italie, s’était rendu en Suède d’où il aurait été expulsé, avait regagné la Péninsule où il avait été identifié par la police à Bologne en 2016 comme suspect de radicalisation et mis sous surveillance. Il s’était ensuite rendu en Belgique.
Le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a déclaré que la police avait été alertée en 2016 par un service de renseignement étranger de son « profil radicalisé », mais il a ajouté que les services belges n’avaient pas relevé d’indice concret de cette radicalisation et ne l’avaient pas placé sous surveillance.
Le tireur a pris la fuite après la fusillade, alors que le match de qualification pour l’Euro 2024 entre la Belgique et la Suède était sur le point de commencer. La rencontre a été interrompue à la mi-temps.
La Commission européenne, dont le siège est à Bruxelles, a demandé à son personnel de travailler à domicile. Certaines écoles ont été fermées.
La Belgique a été la cible de plusieurs attentats islamistes ces dernières années, le plus meurtrier étant celui de 2016 contre l’aéroport de Bruxelles et le métro de la ville, qui a fait 32 morts.
(Reportage Philip Blenkinsop, Bart Meijer, Benoit van Overstraeten, Jan Strupczewski, Tassilo Hummel, Zhifan Liu, Marine Strauss, Louise Breusch Rasmussen, Niklas Pollard et Anna Ringstrom; rédigé par Jean Terzian, Blandine Hénault, Zhifan Liu et Kate Entringer, édité par Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse)
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