Des frappes israéliennes font 65 morts dans la bande de Gaza-autorités sanitaires
par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell
LE CAIRE/JERUSALEM (Reuters) -Des frappes israéliennes dans la bande de Gaza ont fait au moins 65 morts, ont déclaré lundi les autorités sanitaires locales, alors que l’armée israélienne mène des opérations à Rafah, près de la frontière égyptienne.
Selon des responsables médicaux, Israël a tué près de 700 Palestiniens depuis la reprise de ses attaques sur la bande de Gaza mardi dernier, mettant fin à plusieurs semaines de calme relatif qui ont suivi l’introduction d’un cessez-le-feu en janvier. Parmi ces décès, au moins 400 sont des femmes et des enfants, ont indiqué les responsables.
Le Hamas a déclaré que plusieurs de ses hauts responsables en matière de politique et de sécurité ont également été tués.
Deux journalistes figurent parmi les personnes mortes lundi, Mohamed Mansour et Houssam Chabat, ont dit des médecins. Selon le syndicat palestinien des journalistes, au moins 206 journalistes ont été tués par les forces israéliennes dans la bande de Gaza depuis le début du conflit en octobre 2023. Israël ne s’est pas exprimé sur le sujet dans l’immédiat.
Israël dit avoir repris ses opérations militaires dans la bande de Gaza dans le but de forcer le Hamas à libérer les 59 otages encore détenus dans l’enclave palestinienne, dont seulement 24 sont présumés vivants.
Le pays assure faire de son mieux pour réduire les dommages causés à la population civile et a remis en question le bilan des autorités sanitaires locales.
Israel Katz, le ministre de la Défense israélien, a affirmé que son pays était en guerre contre le Hamas, pas contre la population gazaouie.
« Mais quand le Hamas combat dans des habits civils, depuis des maisons civiles et en se cachant derrière des civils, il met ces derniers en danger et ils paient un prix terrible. C’est pourquoi nous exhortons les habitants de Gaza à évacuer les zones de combat », a-t-il déclaré sur le réseau social X.
Le Hamas nie utiliser la population et les infrastructures civiles à des fins militaires.
À Rafah, les autorités locales ont déclaré que des milliers de personnes étaient prises au piège à l’intérieur du quartier de Tel al-Sultan, où Tsahal a envoyé une partie de ses forces.
« Le contact avec les régions avoisinantes a été complètement coupé et on ne sait pas ce qui est arrivé (aux personnes prises au piège). Des familles sont coincées en dessous de débris, sans eau, nourriture ni médicaments, alors que les services de santé se sont complètement effondrés », ont-elles rapporté dans un communiqué.
Selon le service palestinien d’urgence civile, 50.000 personnes sont bloquées à Rafah.
L’armée israélienne a expliqué que ses troupes avaient encerclé Tel al-Sultan afin de démanteler « des sites d’infrastructure dédiées au terrorisme et éliminer les terroristes de la région ».
Dimanche, les autorités palestiniennes ont estimé que la guerre, déclenchée par l’attaque du 7-Octobre du Hamas contre Israël, a fait plus de 50.000 victimes dans la bande de Gaza.
(Rédigé par Nidal al-Mughrabi, avec Maayan Lubell, version française Pauline Foret, édité par Blandine Hénault)
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