Décès de Jacques Delors, « inépuisable artisan » de l’Europe
Jacques Delors, figure de la vie politique française et européenne, est mort mercredi à l’âge de 98 ans, un décès qui a suscité de nombreux hommages en la mémoire de ce « combattant pour la justice humaine », ancien ministre et ancien président de la Commission européenne.
Via le réseau social X (anciennement Twitter), Emmanuel Macron a salué un « inépuisable artisan de notre Europe ».
« Homme d’Etat au destin français. Inépuisable artisan de notre Europe. Combattant pour la justice humaine. Jacques Delors était tout cela », a écrit le président français.
« Son engagement, son idéal et sa droiture nous inspireront toujours. Je salue son oeuvre et sa mémoire et partage la peine de ses proches », a-t-il ajouté.
Jacques Delors a été ministre de l’Economie et des Finances de 1981 à 1984, sous le premier mandat du socialiste François Mitterrand, puis président de la Commission européenne de 1985 à 1995 – une longévité historique à la tête de l’exécutif européen.
« Si éloigné qu’on ait pu être, je salue le militant et l’homme d’action qui agissait en pensant au bien commun », a réagi le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon sur la plateforme X, saluant « un socialiste de la génération qui avait un idéal ».
Chantre du rapprochement européen d’après-guerre, Jacques Delors a été à l’origine du marché et de la monnaie uniques dans le bloc communautaire, alors miné par de profondes divergences et des crises budgétaires.
« Jacques Delors a été pour beaucoup d’entre nous et bien au-delà des clivages politiques, une source d’inspiration et une raison de croire en une ‘certaine idée’ de la politique, de la France et de l’Europe », a déclaré Michel Barnier, ancien ministre et ancien commissaire européen.
L’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a décrit un « visionnaire » d’une « intelligence remarquable et d’une humanité sans pareille », rappelant que Jacques Delors fut à l’origine du marché unique mais aussi du programme Erasmus pour les étudiants.
« Sa présidence de la Commission européenne a été marquée par un profond engagement pour la liberté, la justice sociale et la solidarité – des valeurs désormais ancrées dans notre Union », a-t-elle dit. « Son travail a eu de profondes répercussions sur la vie de générations d’Européens, y compris la mienne. Nous lui en sommes profondément reconnaissants ».
(Rédigé par Jean Terzian, édité par Kate Entringer et Bertrand Boucey)