Elisabeth Borne dénonce la « réelle menace » du Rassemblement national
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.La Première ministre Elisabeth Borne a dénoncé dimanche la « réelle menace » du Rassemblement national de Marine Le Pen, « héritier de Pétain », ainsi que sa « proximité évidente » avec la Russie de Vladimir Poutine.
« Je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement national. Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées (qui) sont toujours les mêmes. Maintenant, le Rassemblement national y met les formes mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse », a déclaré la cheffe du gouvernement dans une interview à Radio J.
« Oui, héritier de Pétain, absolument », a ajouté Elisabeth Borne en réponse à une question de son interlocuteur. « Je n’ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qui ont pu être les positions historiques de son parti. (…) Un changement de nom ne change pas les idées, les racines », a-t-elle dit à propos de l’ex-Front national fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen.
« Les propos d’Élisabeth Borne à l’égard du Rassemblement National sont infâmes et indignes. Ils ne sont pas acceptables à l’égard du premier parti d’opposition, de ses 88 députés, de ses milliers d’élus et des millions de Français qu’il représente ! », a réagi Marine Le Pen sur son compte Twitter;
Interrogée sur la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2027, Elisabeth Borne a dit craindre « que tout soit possible ». « A force de banalisation, c’est une réelle menace », a-t-elle estimé.
Tout en se refusant de « mettre un signe égal » entre La France insoumise et le RN, la Première ministre s’en est pris également à la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui « fait le jeu de l’extrême droite » en voulant « déstabiliser le pays ».
Elisabeth Borne a aussi accusé Jean-Luc Mélenchon d’entretenir « la même ambiguïté, la même connivence » vis-à-vis de Vladimir Poutine que Marine Le Pen.
Alors que l’ex-présidente du RN et députée s’est défendue mercredi de toute proximité avec le président russe lors d’une audition parlementaire, la cheffe du gouvernement a jugé cette proximité « évidente » et « manifeste ».
« Si (Marine Le Pen) veut réécrire l’Histoire, on n’est pas obligés de tomber dans le panneau », a-t-elle dit.
Interrogée sur l’immigration, sujet sur lequel le parti Les Républicains (LR) a avancé dimanche dernier une série de propositions très dures, impliquant notamment d’affranchir la France de certains de ses engagements européens et internationaux par une révision de la Constitution, Elisabeth Borne a estimé que les Français attendent « des réponses efficaces plutôt que des slogans, des réformes constitutionnelles »
« Je suis profondément européenne et je pense que c’est dans ce cadre-là qu’on doit bâtir les bonnes réponses », a-t-elle ajouté, tout en rappelant que Gérald Darmanin conduirait les concertations avec les autres groupes parlementaires.
Dans un entretien publié dimanche par Le Parisien, le ministre de l’Intérieur estime, à l’adresse de LR, que « chacun doit faire un pas » afin qu’un texte puisse être adopté à l’automne.
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse)