A l’Otan, Macron confirme le soutien à l’Ukraine alors que la situation politique en France préoccupe
Le président français Emmanuel Macron a confirmé jeudi auprès de ses alliés de l’Otan ses engagements à l’égard de l’Alliance et de l’Ukraine, alors que la situation politique en France préoccupe après que les élections législatives ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité absolue et dessinent une paralysie politique.
En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale à la suite du revers du camp présidentiel lors des élections européennes début juin et de convoquer des législatives anticipées qui ont accouché de trois blocs distincts sans majorité claire, Emmanuel Macron a provoqué des interrogations chez ses alliés de l’Otan sur sa capacité à gouverner sans avoir les « mains liées ».
Le rôle de la France en Europe et au sein de l’Otan est considéré comme d’autant plus crucial que les alliés s’inquiètent de l’impact que pourrait avoir un retour à la Maison blanche de Donald Trump, rival républicain du président démocrate Joe Biden pour l’élection présidentielle américaine de novembre.
Présent à Washington pour le sommet de l’Otan, qui fête cette année son 75e anniversaire, Emmanuel Macron s’est évertué à expliquer à ses alliés les résultats des élections législatives en France, les décrivant comme meilleurs qu’il n’y paraissait puisque ni l’extrême droite ni l’extrême gauche n’ont remporté le scrutin.
« Dans son intervention au Conseil de l’Atlantique Nord, le président de la République a conclu en disant que les Français avaient fait le choix d’exclure les partis extrémistes qui auraient pu contester l’engagement de la France à l’égard de l’Ukraine ou au sein de l’Alliance », a rapporté une source diplomatique.
« Le président de la République a dit que la France a aujourd’hui tous les moyens de confirmer ses engagements auprès de l’Ukraine et de ses alliés », a-t-elle ajouté.
Trois diplomates européens ont confirmé qu’Emmanuel Macron avait pris le temps de souligner et de réaffirmer l’engagement de la France auprès de l’Ukraine.
Le soutien à l’Ukraine et son avenir au sein de l’Otan figuraient parmi les principaux thèmes abordés lors du sommet de Washington, en marge duquel la France et trois autres pays européens ont acté un projet conjoint de développement et d’acquisition de missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres – une manière pour Paris, à l’origine de cette initiative, de rassurer ses alliés.
LE « SCÉNARIO DU PIRE » ÉVITÉ
Reste que le président français est apparu plus discret et moins volubile qu’à son habitude, mettant en relief un net contraste avec le dernier sommet du G7 à Bali il y a trois semaines.
Interrogé par les journalistes sur la situation politique en France et son impact à l’échelle internationale, Emmanuel Macron s’est contenté de répondre qu’il ne commentait pas la politique nationale dans le cadre d’un sommet de l’Otan. Il s’agissait de ses premiers commentaires publics depuis près de deux semaines et un sommet de l’Union européenne à Bruxelles.
« Nous savons tous que, où que ce soit dans le monde, la politique étrangère commence ‘à la maison’, et si vous avez des problèmes ‘à la maison’, ils vont évidemment avoir d’une manière ou d’une autre un impact sur votre politique étrangère », a déclaré un diplomate européen en marge du sommet de Washington.
La situation politique en France a particulièrement crispé l’Allemagne, inquiète que Paris puisse perdre de sa force décisionnaire. Publiquement, toutefois, le chancelier allemand Olaf Scholz et d’autres dirigeants ont minimisé les troubles politiques en France.
S’exprimant devant des journalistes après un entretien bilatéral avec Emmanuel Macron, Olaf Scholz a déclaré qu’il appartenait « aux responsables politiques de trouver des solutions et d’avancer », ajoutant qu’il était « plutôt confiant ».
D’après des représentants, les dirigeants français et allemand ont échangé des éclats de rire à propos des dispositions de chacun à former et travailler avec une coalition gouvernementale – une situation habituelle à Berlin, moins à Paris.
L’horizon pour Emmanuel Macron ne s’est pas totalement assombri, ont déclaré des représentants européens, citant le risque pour l’heure écarté de voir des partis radicaux prendre le pouvoir, ce qui donne selon eux à penser que le président français pourrait avoir un Premier ministre aligné sur ses idées lui permettant d’aller au bout de certaines de ses initiatives à propos de l’Ukraine – comme l’envoi d’avions de chasse Mirage.
« Nous avons évité le scénario du pire », a commenté un diplomate ukrainien. « Oui, (Macron) aura les ailes coupées et pourrait ne pas être en mesure de gouverner, mais on croise les doigts. »
(Reportage de John Irish, rédigé par Jean Terzian)
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