A Lisbonne, le pape François promet de « faire bouger les choses »
par Catarina Demony et Philip Pullella
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LISBONNE (Reuters) – Le pape François a entamé mercredi un voyage de cinq jours au Portugal, promettant de continuer les réformes au sein de l’Eglise catholique pour « faire bouger les choses ».
Le souverain pontife a atterri sur la base aérienne militaire de Lisbonne pour participer aux Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), événement majeur qui rassemble des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier.
S’adressant aux journalistes dans l’avion en provenance de Rome, le pape François a rappelé qu’il avait exhorté les jeunes, lors de ses premières JMJ au Brésil, à se faire entendre pour insuffler un changement dans l’Eglise.
« Nous continuerons à faire bouger les choses », a-t-il dit.
Cette nouvelle édition des JMJ a lieu dans un contexte compliqué avec l’énorme scandale des abus sexuels commis par des membres du clergé au Portugal et des critiques concernant la flambée du budget de l’événement.
Un rapport d’une commission portugaise a révélé qu’au moins 4.815 mineurs ont été victimes d’abus sexuels de la part de membres de l’Eglise – principalement des prêtres – sur sept décennies.
Le pape François devrait rencontrer en privé des victimes d’abus.
Un immense panneau d’affichage sensibilisant aux abus sexuels commis par des ecclésiastiques a été installé à Lisbonne quelques heures avant l’arrivée du souverain pontife dans la capitale portugaise.
Certains Portugais ont également critiqué le coût de l’événement alors que des millions de personnes ont du mal à joindre les deux bouts en raison des bas salaires, de l’inflation et de la crise du logement.
L’ÉDUCATION, PAS DES ARMES
Il s’agit du premier voyage du pape depuis une opération abdominale en juin dernier.
Le souverain pontife, qui se déplace en fauteuil roulant ou à l’aide d’une canne, a dit espérer rentrer à Rome dimanche « rajeuni par sa rencontre avec les jeunes ».
Lors d’un premier discours en présence du président portugais Marcelo Rebelo de Sousa et de diplomates dans un centre culturel, le pape François a estimé que le monde « navigue actuellement au milieu des tempêtes sur l’océan de l’histoire », évoquant notamment la guerre en Ukraine.
Il a exhorté l’Europe à contribuer à mettre fin à cette guerre et à d’autres conflits.
L’Europe doit utiliser l’argent dépensé en armements pour l’éducation et financer une législation favorable aux familles afin d’inverser la tendance à la baisse du taux de natalité, a également plaidé le pape.
Il a aussi appelé l’Europe à relever le défi de « l’accueil, la protection, la promotion et l’intégration » des migrants, à la fois pour des raisons humanitaires et comme moyen de relancer la démographie.
Il a dénoncé « les morts massives en mer et les berceaux vides ».
Le pape François doit aussi se rendre dans la ville de Fatima, au nord de Lisbonne, un lieu de pèlerinage catholique depuis des apparitions présumées de la Vierge Marie devant trois enfants en 1917.
(Philip Pullella et Catarina Demony, version française Laetitia Volga et Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)