Weidmann et Simkus (BCE) craignent que le risque inflationniste soit sous-estimé
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.FRANCFORT/VILNIUS (Reuters) – Jens Weidmann et Gediminas Simkus, membres de la Banque centrale européenne, ont déclaré vendredi que l’inflation dans la zone euro pourrait être supérieure aux prévisions de l’institution, au lendemain de ses annonces de politique monétaire.
La hausse des prix a déjoué toutes les attentes au cours des derniers mois, atteignant un niveau historique à 4,9% sur un an en novembre.
Dans ses nouvelles prévisions jeudi, la BCE a quasiment doublé son estimation d’inflation dans la zone euro pour 2022, attendue désormais à 3,2%, mais elle continue de soutenir que les pressions sur les prix sont insuffisantes car selon elle l’inflation devrait revenir sous son objectif de 2% à plus long terme.
Pour Jens Weidmann, qui quittera la présidence de la Bundesbank fin décembre, la BCE pourrait ignorer les risques d’inflation provenant de la hausse des salaires et de la transition vers une économie neutre sur le plan climatique.
« Les risques d’inflation sont orientés à la hausse, tant en Allemagne que dans l’ensemble de la zone euro », a-t-il déclaré. « Les responsables de la politique monétaire ne doivent pas ignorer ces risques. Nous devons être vigilants. »
Dans ses dernières prévisions publiées vendredi, la Bundesbank table désormais sur une inflation allemande à 3,6% pour 2022, contre 1,8% attendu en juin, et à 2,2% pour 2023 et 2024.
Gediminas Simkus, également président du Conseil d’administration de la Banque de Lituanie, a déclaré lors d’une conférence de presse que les risques inflationnistes étaient à la hausse.
« La balance des risques penche vers une inflation plus élevée, en raison du variant Omicron, des incertitudes, des perturbations durables du côté de l’offre, de la hausse des prix de l’énergie, de la contagion aux prix à la production. Et cela signifie que les risques de croissance du produit intérieur brut sont à la baisse », a-t-il dit.
Les gouverneurs des banques centrales belge, autrichienne et allemande ont exprimé leur désaccord avec la décision de la BCE de poursuivre ses achats d’obligations pendant plusieurs années, a-t-on appris jeudi de plusieurs sources proches du dossier.
(Reportage Balazs Koranyi et Andrius Syrtas, avec Francesco Canepa à Francfort, version française Laetitia Volga, édité par Sophie Louet)