Wall Street devrait baisser après les déceptions des « techs »
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse vendredi après des annonces jugées décevantes de plusieurs géants de la « tech » mais les Bourses européennes parviennent à résister à mi-séance à l’orientation baissière des futures américains pour la dernière séance du mois, qui devrait se solder par un repli de la plupart des grands indices.
Les contrats à terme donnent une baisse de 0,51% pour le Dow Jones, de 0,98% pour le Standard & Poor’s-500, et de 1,37% pour le Nasdaq.
Ce dernier, qui a gagné de plus de 3% jeudi après les résultats bien accueillis de Meta Platforms, devrait être pénalisé par les prévisions décevantes d’Apple et Amazon.
La tendance pourrait aussi être influencée par les chiffres mensuels des revenus et dépenses des ménages attendus à 12h30 GMT, qui incluent l’indice des prix « core PCE », le plus surveillé par la Réserve fédérale.
À Paris, le CAC 40 est en hausse de 0,5% à 6.540,73 points vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,82% et à Londres, le FTSE prend 0,15%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,61%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,79%.
La hausse des marchés européens s’appuie sur quelques bons résultats d’entreprises et sur les déclarations du Bureau politique du Parti communiste chinois, rapportées par des médias officiels, sur sa volonté de renforcer le soutien à l’économie face à la crise sanitaire et aux risques géopolitiques.
Sur l’ensemble du mois d’avril, le Stoxx 600 affiche toutefois pour l’heure un repli de 1,3% en raison des inquiétudes suscitées par les perspectives de hausse des taux d’intérêt américains, la guerre en Ukraine et l’épidémie de COVID-19 en Chine.
Le nouveau record de l’inflation dans la zone euro, à 7,5% sur un an en avril, ne semble pas avoir surpris les marchés, pas plus que le léger ralentissement de la croissance des 19 au premier trimestre, à 0,2%.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Apple perdait 3% dans les échanges en avant-Bourse, le groupe ayant averti que les répercussions des confinements en Chine et de la guerre en Ukraine devraient peser sur ses ventes.
Le géant du commerce en ligne Amazon a également fait part de perspectives décevantes en raison notamment d’une hausse de ses coûts. Son action reculait de plus de 8% avant l’ouverture du marché américain.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le secteur des ressources de base (2,4%) signe la plus forte baisse, à l’inverse du compartiment des « utilities » (-0,39%).
En Bourse de Paris, Pernod Ricard avance de 1,24% après avoir publié une croissance organique de son chiffre d’affaires largement supérieure aux attentes tandis que Safran cède 1,93% après avoir mis en garde contre les impacts « significatifs » de la guerre en Ukraine et de l’inflation.
Accor gagne 2,90% et Saint-Gobain 1,2% après la publication de leurs résultats.
Deutsche Bank perd 2,55% après l’annonce de perquisitions dans ses locaux à Francfort dans le cadre d’une enquête sur des transactions douteuses susceptibles de relever du blanchiment d’argent, que la banque allemande avait elle-même signalées.
CHANGES
Le dollar est orienté à la baisse face à un panier de devises après avoir atteint jeudi un pic de 20 ans, dopé par la perspective d’importantes hausses de taux aux Etats-Unis et les préoccupations concernant la croissance mondiale.
L’euro s’apprécie de 0,51% face à la monnaie américaine, à 1,0547. Il s’achemine toutefois vers une baisse mensuelle de 4,5%, ce qui marquerait sa plus mauvaise performance face au dollar depuis 2015, les cambistes s’inquiétant des effets de la guerre en Ukraine sur l’économie et les prix.
TAUX
Sur le marché des emprunts d’Etat, le rendement des Treasuries américains à dix ans évolue en légère baisse à 2,8579%.
Celui du Bund allemand de même échéance monte à 0,907% après la légère accélération de l’inflation en zone euro, qui conforte les anticipations de resserrement monétaire de la part de la Banque centrale européenne.
Le dix ans allemand devrait connaître son cinquième mois consécutif de hausse, avec une augmentation de 38 points de base en avril.
« Le sentiment dominant semble être que le soutien de la BCE est sur le point de s’estomper, et de s’estomper un peu plus rapidement que ce que certains pensaient jusqu’à présent », a déclaré Rainer Guntermann chez Commerzbank.
PÉTROLE
Les cours du pétrole évoluent en hausse, les craintes d’une diminution de l’offre russe l’emportant sur celles concernant l’impact des mesures sanitaires en Chine sur la demande.
Le Brent gagne 1,76% à 109,48 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,99% à 106,4 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)