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Wall Street attendue sur une note hésitante, l’Europe se reprend

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par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse modérée et les Bourses européennes montent à mi-séance après une matinée passée dans le rouge avec les lourdes pertes subies par les actions bancaires à la suite du rapprochement entre UBS et Credit Suisse.

Les contrats à terme signalent un recul de 0,07% pour le Dow Jones, de 0,1% pour le Standard & Poor’s-500 et de 0,15% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,72% à 6.975,29 à 12h17 GMT après être passé sous les 6.800 points pour la première fois depuis le 6 janvier. À Francfort, le Dax prend 0,46% et à Londres, le FTSE 0,42%.

L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,49%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,69% et le Stoxx 600 de 0,32%.

Ce dernier a perdu en séance jusqu’à 1,96% et atteint son plus bas niveau depuis le début d’année, le sauvetage orchestré en urgence de Credit Suisse, rachetée par sa grande rivale UBS, a suscité une vague d’inquiétude sur les places européennes.

Les investisseurs ont été alarmés par la décision des autorités suisses de privilégier les actionnaires de Credit Suisse dans le cadre de l’opération avant les détenteurs d’obligations dites AT1 (« Additionnal Tier 1 ») ou CoCo (« contingent convertible »), la valeur de ce portefeuille risqué étant réduite à néant contre un total de 17 milliards de dollars auparavant.

« Nous sommes surpris de la manière dont ils traitent le capital AT1 », a déclaré Teeuwe Mevissen, stratège chez Rabobank. « Si l’on considère l’ancienneté des deux, les détenteurs d’actions devraient être les premiers à perdre leur argent. Les participants aux marchés sont confus et la décision s’accompagne d’une grande incertitude ».

D’après des traders, le rebond des actions s’explique par des rachats à bon compte, des couvertures de positions à découvert et des commentaires rassurants des superviseurs de l’Union européenne sur les obligations.

En plus du dossier bancaire, l’attention se focalise aussi sur la décision politique monétaire de la Réserve fédérale mercredi et selon le baromètre FedWatch de CME, les traders sont partagés entre la probabilité d’un relèvement des taux d’un quart de point et un statu quo.

Goldman Sachs privilégie la deuxième option en raison des tensions qui pèsent sur le système bancaire.

VALEURS EN EUROPE

L’indice Stoxx des banques perd 1,15%, contre -6% au plus bas du jour. L’action Credit Suisse se traite à 0,7598 francs suisses, ce qui représente une chute de 59,15% par rapport à la clôture vendredi. Et UBS recule de 5,11%.

A Paris, Credit agricole, BNP Paribas et Société générale cèdent de 1,40% à 3,49%. HSBC à Londres ou encore Deutsche Bank et Commerzbank à Francfort réduisent aussi leurs pertes mais abandonnent toujours plus de 2%.

Parmi les contributeurs à la hausse du CAC, Thales s’octroie 2,86% soutenu par une recommandation de JPMorgan à « surperformance » contre « neutre » précédemment.

Les géants du luxe Kering, LVMH et Hermès avancent de 1,12% à 2,25%.

TAUX

Les rendements des emprunts d’Etat en zone euro et aux Etats-Unis réduisent leurs pertes, la ruée des investisseurs vers les valeurs refuges s’étant atténuée à l’idée que de récentes mesures pourraient réduire les risques d’une crise bancaire en Europe.

Dans une initiative concertée, les grandes banques centrales du monde ont décidé d’améliorer l’approvisionnement des marchés mondiaux en dollars américains en augmentant la fréquence des opérations de swaps de devises.

Les banques du bloc communautaire ont emprunté seulement cinq millions de dollars à la BCE lundi par le biais cette ligne de swap améliorée.

Le rendement du Bund à dix ans baisse à 2,073%, après avoir reculé sous 2% en séance pour la première fois depuis la mi-janvier. Sur le marché américain, le rendement des Treasuries de même échéance perd plus de trois points de base à 3,4061%.

« Les perspectives de taux sont incertaines car nous ne connaissons pas le niveau de contagion entre les banques et si tout cela aura un impact sur l’économie réelle affectant la politique de la BCE », a déclaré Antoine Bouvet, chez ING. « Les mesures des banques centrales sont utiles pour la liquidité et le système bancaire ».

CHANGES

La baisse des rendements américains s’accompagne d’une baisse du dollar, de 0,24% face à un panier de devises.

L’euro est en hausse de 0,37% contre le dollar à 1,0705 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont tombés à leur niveau le plus bas en 15 mois, les investisseurs s’inquiétant pour la demande avec les remous dans le secteur bancaire mondial et le durcissement monétaire des banques centrales.

Le Brent cède 1,21% à 72,09 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,32% à 65,86 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)

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