Wall Street attend une série d’indicateurs, l’Europe redoute les taxes de Trump
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en légère baisse mercredi avant la publication de nombreux indicateurs macréconomiques et les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-séance, toujours affectées par la menace d’un relèvement des droits de douane aux Etats-Unis. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,10% pour le Dow Jones, de 0,21% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,39% pour le Nasdaq dans un contexte d’attentisme.
Le marché attend, entre autres, la deuxième estimation du PIB américain au troisième trimestre et la statistique des revenus et dépenses des ménages, qui comprend l’indicateur d’inflation PCE, particulièrement suivi par la Réserve fédérale américaine (Fed).
À Paris, le CAC 40 perd 1,31%, à 7.100,52 points, vers 11h40 GMT, dans un contexte d’incertitude politique, le gouvernement de Michel Barnier étant menacé par un vote de censure dans le cadre du débat parlementaire sur le budget 2025. À Francfort, le Dax recule de 0,74% et à Londres, le FTSE abandonne 0,03%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,61%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 1,01% et le Stoxx 600 0,53%.
Le sentiment du marché en Europe est affecté en premier lieu par les valeurs exportatrices, notamment dans le secteur automobile (-1,1%), qui pourrait souffrir des surtaxes douanières annoncées sous la future administration de Donald Trump.
Le président élu américain a en outre désigné mardi soir l’avocat Jamieson Greer, qui avait participé à la guerre commerciale entre Washington et Pékin lors de son premier mandat, au poste de représentant au Commerce. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Dell chute de 11,5% en avant-Bourse après avoir annoncé mardi soir prévoir un chiffre d’affaires pour le quatrième trimestre inférieur aux attentes de Wall Street.
HP Inc plonge de 8,1% en avant-Bourse après avoir publié mardi soir un bénéfice inférieur aux attentes de Wall Street au titre de son premier trimestre fiscal.
VALEURS EN EUROPE Les banques françaises, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole reculent de 2,29% à 4,02%, la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française ayant atteint son plus haut niveau depuis 12 ans, signe d’une inquiétude sur le sort du gouvernement et du budget 2025.
Teleperformance recule de 3,82%, le groupe ayant annoncé le rachat de ZP Better Together pour 490 millions de dollars. RBC souligne que certains investisseurs pourraient remettre en question le choix d’une acquisition potentiellement risquée par rapport aux rachats d’actions.
EasyJet avance de plus de 1% après avoir annoncé anticiper une augmentation de 3% de ses capacités au cours de l’exercice fiscal 2024-2025.
Anglo American monte de 2,12% après l’annonce de la cession de nouvelles actions dans sa filiale sud-africaine de platine, le groupe accélérant ses projets de scission.
Grifols plonge de 11,59% après une information selon laquelle le fonds d’investissement canadien Brookfield envisage d’abandonner son projet de rachat du groupe pharmaceutique espagnol.
TAUX
L’écart de rendement (spread) entre les obligations françaises et allemandes à dix ans est monté mardi à 90 points de base (pb), le plus haut niveau depuis plus de 12 ans, avant de retomber à environ 85 pb. Le Rassemblement national (RN) a promis de censurer le gouvernement de Michel Barnier si le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 du Premier ministre ampute le pouvoir d’achat des Français.
« Les investisseurs restent préoccupés par l’évolution politique en France, notamment en raison des difficultés du gouvernement à approuver le budget de l’année prochaine », soulignent mercredi les analystes d’UniCredit dans une note.
« La situation reste instable et un nouvel élargissement du spread OAT-Bund ne peut être exclu », ont-ils ajouté.
Le rendement du Bund allemand à dix ans s’affiche à 2,154%, en repli de 4,5 points de base, suivant la tendance sur les obligations américaines, le rendement des Treasuries à dix ans perdant 3,3 pb, à 4,2692%.
CHANGES Le dollar américain est tombé mercredi à son plus bas niveau en une semaine face à un panier de six devises de référence, les investisseurs se montrant désormais plus prudents sur les promesses du président élu Donald Trump, tout en rééquilibrant leurs portefeuilles à l’approche de la fin du mois.
Certains analystes estiment que les risques d’inflation liés aux promesses de Donald Trump devraient l’empêcher de mettre en place certaines mesures.
« Nous pensons que Trump se rend compte que sa victoire est presque entièrement due aux 3i – l’inflation, les inégalités et l’immigration – (le contrôle) des prix étant la clé », a déclaré Viktor Shvets, stratège chez Macquarie Capital.
L’indice dollar cède 0,29%, à 106,53 points, après avoir reculé 106,33, à un creux depuis le 20 novembre. Il a cependant pris environ 30% depuis le 6 novembre, au lendemain de l’élection présidentielle américaine.
L’euro avance de 0,26%, à 1,0514 dollar, et la livre sterling de 0,25%, à 1,2602 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers repartent à la hausse après avoir baissé mardi à la suite de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Les investisseurs se tournent désormais vers la réunion de l’Opep+ prévue dimanche.
Le Brent prend 0,49% à 73,11 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,45% à 69,07 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)