Vifs débats à la BCE sur l’appréciation des risques d’inflation, selon des sources
par Balazs Koranyi et Francesco Canepa
FRANCFORT (Reuters) – Des dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) ont tenté de faire davantage reconnaître les risques d’inflation lors d’un débat particulièrement animé dans le cadre de la réunion de politique monétaire la semaine dernière, mais ils se sont heurtés au refus du chef économiste de l’institution, Philip Lane, ont déclaré des sources proches à Reuters.
Les principales banques centrales du monde, y compris celle des Etats-Unis, ont reconnu que la hausse des prix pourrait être plus longue que prévu mais la BCE est restée sur sa position selon laquelle l’inflation repassera d’elle-même sous son objectif de 2% à partir de 2023.
Au cours d’une réunion décrite comme tendue, un nombre important de responsables ont remis en question la qualité des projections de la BCE et ont fait valoir que l’inflation risquait de terminer fin 2022 à un niveau plus élevé qu’anticipé par la BCE.
« Plusieurs d’entre eux voulaient reconnaître les risques à la hausse mais Philip (Lane) les a repoussés avec force », a déclaré l’une des sources.
« Après un long débat, nous avons semblé nous mettre d’accord sur un ‘petit risque à la hausse’ mais même cela n’apparaissait nulle part dans le communiqué », a ajouté la source.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a toutefois déclaré qu’il pouvait y avoir un risque à la hausse pour l’inflation lors de la conférence de presse.
« La déclaration n’a pas tout à fait restitué la saveur de notre débat », a déclaré une deuxième source.
Alors même que Christine Lagarde recherchait un consensus, quatre membres de la BCE se sont opposés à la décision de l’institut d’émission de poursuivre ses achats d’obligations pendant plusieurs années.
L’Allemand Jens Weidmann, le Luxembourgeois Gaston Reinesch et l’Autrichien Robert Holzmann ont voté contre les mesures, tandis que le Belge Pierre Wunsch, qui n’avait pas le droit de vote, a également exprimé son opposition.
Les porte-parole de la BCE et des banques centrales d’Autriche, de Belgique, d’Allemagne et du Luxembourg n’ont pas souhaité faire de commentaires.
DES MODÈLES INADAPTÉS
Les sources ont indiqué que plusieurs personnes doutaient de la qualité des prévisions de la BCE, qui font l’objet d’importantes révisions depuis des années, et que les modèles semblaient peu adaptés pour calculer le choc exceptionnel de la pandémie.
Les prévisions d’inflation de la BCE pour 2022 ont été presque doublées, passant de 1,7% à 3,2%, mais les projections pour les années qui suivent ont à peine évolué.
Plusieurs participants semblaient particulièrement gênés par la tendance des modèles à revenir à la moyenne de long terme alors que l’économie est susceptible de subir un changement fondamental dans les années post-pandémie.
« La discussion n’a pas été des plus amicales. Elle était parfois assez animée et les dissidents ont subi des pressions pour se rallier à la majorité », a déclaré une autre source.
Depuis la réunion de jeudi dernier, les gouverneurs des banques centrales d’Allemagne, du Portugal et de Lituanie ont averti que la BCE pourrait sous-estimer les risques d’inflation.
(Reportage Balazs Koranyi, version française Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)
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