Stellantis se dit bien placé pour s’adapter à la politique de Trump
MILAN (Reuters) – Stellantis est bien positionné pour s’adapter aux changements de politique annoncés par Donald Trump, a déclaré le constructeur automobile mardi après que le nouveau président américain a menacé d’imposer des droits de douane de 25% sur les importations en provenance du Mexique et du Canada à partir du 1er février.
Dans son discours d’investiture lundi, Donald Trump s’est également attaqué aux véhicules électriques, révoquant un décret de 2021 signé par son prédécesseur Joe Biden, qui visait à garantir que la moitié des nouveaux véhicules vendus aux États-Unis d’ici à 2030 soient électriques.
Stellantis, la société mère de Chrysler et Jeep, qui fabrique certaines voitures pour le marché américain dans des usines mexicaines et canadiennes, considère que l’accent mis par Donald Trump sur les politiques visant à soutenir la base manufacturière américaine est « extrêmement positif ».
« Nous sommes impatients de travailler avec lui sur les objectifs cruciaux de renforcement de notre industrie et de l’économie nationale », a ajouté le groupe dans un communiqué.
Stellantis exploite deux usines d’assemblage au Mexique: l’une à Saltillo pour les fourgonnettes Ram et une autre à Toluca, pour le SUV Jeep Compass. Le constructeur possède également deux usines d’assemblage dans l’Ontario, au Canada, où il fabrique des modèles Chrysler et bientôt un nouveau modèle de Jeep.
Selon les analystes de Banca Akros, Stellantis importe du Mexique et du Canada environ 40% des véhicules qu’il vend aux États-Unis.
Le président du conseil d’administration de Stellantis John Elkann, qui assure également la direction par intérim du groupe depuis la démission brutale de Carlos Tavares en décembre, a passé quatre jours à Washington et rencontré Donald Trump et plusieurs hauts responsables de l’administration, a indiqué une source au sein du groupe à Reuters.
Il était présent à l’investiture du nouveau président américain, aux côtés de plusieurs autres dirigeants d’entreprise.
INQUIÉTUDES EN ALLEMAGNE
De son côté, le premier constructeur automobile européen Volkswagen s’est montré mardi beaucoup plus prudent face au retour au pouvoir de Donald Trump.
« Le groupe Volkswagen est préoccupé par l’impact économique néfaste que les droits de douane proposés par l’administration américaine auront sur les consommateurs américains et l’industrie automobile internationale », a déclaré un porte-parole de Volkswagen dans une déclaration envoyée par courriel à Reuters.
Selon deux personnes familières avec le dossier, Volkswagen a été en contact étroit avec l’administration Trump au sujet des tarifs douaniers.
Dans une note, les analystes de Stifel ont estimé qu’environ 65% des voitures vendues par Volkswagen aux États-Unis ne seraient plus concurrentielles si des droits de douane étaient appliqués aux importations mexicaines.
Mardi, la présidente de l’Association allemande de l’automobile (VDA) Hildegard Mueller a averti que des droits de douane supplémentaires entraîneraient une hausse des prix des voitures pour les clients américains et nuirait aux constructeurs automobiles mondiaux.
« Donald Trump a promis lors de sa campagne électorale de réduire l’inflation », a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse annuelle de la VDA. « À cet égard, nous espérons que les discussions se poursuivront sur ce sujet. »
En Bourse, les titres de certains constructeurs automobiles européens étaient sous pression mardi. A 11h20 GMT, le titre BMW perdait 1,41%, celui de Mercedes 1,14%, alors que Volkswagen cédait 0,62%.
(Rédigé par Giulio Piovaccari, version française Mara Vîlcu, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)