Pétrole: Les réserves stratégiques sont suffisantes, estime l’AIE
par Muyu Xu et Sudarshan Varadhan
SINGAPOUR (Reuters) – Le niveau actuel des stocks de pétrole des Etats membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) est suffisant et il n’est pas nécessaire d’augmenter les exigences en matière de réserves stratégiques, a déclaré mardi un responsable de l’agence.
L’AIE, dont le siège se situe à Paris, s’est dit prête plus tôt ce mois-ci à agir si nécessaire pour maintenir l’approvisionnement du marché pétrolier face aux incertitudes provoquées par le conflit entre Israël et le Hamas et les risques sur les flux de pétrole en provenance du Moyen-Orient.
Les cours du brut ont grimpé à plus de 95 dollars le baril après l’attaque lancée le 7 octobre par le Hamas sur Israël qui a répondu par un bombardement massif de la bande de Gaza.
Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les 31 pays membres de l’AIE avaient libéré des réserves stratégiques pour alimenter le marché pétrolier.
« Je ne pense pas que nous ayons besoin de faire quoi que ce soit de ce genre pour le moment. Mais nous garderons un œil sur la situation », a déclaré Keisuke Sadamori, directeur des marchés de l’énergie et de la sécurité à l’AIE, lors d’un entretien avec Reuters en marge d’un événement à Singapour.
L’AIE demande aux États membres de détenir des stocks de pétrole équivalant à au moins 90 jours d’importations nettes de pétrole et d’être prêts à répondre collectivement à de graves perturbations de l’offre affectant le marché mondial du pétrole.
Les réserves stratégiques combinées des membres de l’AIE s’élèvent actuellement à environ 1,2 milliard de barils.
« Je pense que 90 jours d’importations nettes devraient suffire à l’heure actuelle. De tels stocks sont nécessaires non seulement pour prendre des mesures concrètes, mais aussi pour maintenir une certaine confiance sur le marché », a déclaré Keisuke Sadamori.
Certains pays envisagent toutefois de prendre des mesures pour augmenter leurs stocks. Les États-Unis envisagent ainsi d’acheter six millions de barils de pétrole brut pour augmenter leurs réserves en décembre et janvier.
Selon Keisuke Sadamori, le conflit au Proche-Orient n’a pas eu d’impact direct sur l’offre physique de pétrole. « Mais nous devons être vigilants quant à l’évolution de la situation », a-t-il déclaré.
(Reportage Muyu Xu et Sudarshan Varadhan, Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)