Nette baisse en vue en Europe avant les PMI et d’autres indicateurs
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues de nouveau en baisse mercredi dans un contexte d’aversion généralisée pour les actifs risqués avant la publication d’une nouvelle salve d’indicateurs sur l’activité des entreprises en Europe, tandis qu’aux Etats-Unis le rapport mensuel sur le marché de l’emploi, prévu vendredi, reste la préoccupation majeure.
D’après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait perdre 1,09% à l’ouverture. Le Dax à Francfort pourrait reculer de 1,22%, tandis que le FTSE 100 à Londres devrait abandonner 0,83%. L’indice EuroStoxx 50 est attendu en repli de 1,40% et le Stoxx 600 en baisse de 1,08%.
Après les PMI manufacturiers, qui ont montré lundi que l’activité s’était encore contractée en août en zone euro mais qu’il affichait au Royaume-Uni sa meilleure performance depuis deux ans, les investisseurs prendront connaissance à partir de 07h50 GMT de l’indice PMI mensuel des services sur le Vieux continent. Cet indice en zone euro avait surpris le mois dernier, en première estimation, par sa vigueur, sans toutefois remettre en cause la perspective d’une baisse des taux d’intérêt de la part de la Banque centrale européenne (BCE). Cela devra se confirmer dans les chiffres définitifs au risque de décevoir.
Sur le front de l’inflation, la publication à 09h00 GMT de l’indice des prix à la production (PPI) pour le mois de juillet sera à surveiller alors que la BCE rendra la semaine prochaine sa décision de politique monétaire. Dans une interview publiée ce mercredi par Le Monde Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, a pointé le risque d’une BCE trop restrictive.
Aux Etats-Unis, en attendant la publication vendredi du rapport officiel mensuel du département américain du Travail sur les créations d’emplois, le salaire et le chômage, l’enquête Jolts à 14h00 GMT sur les offres d’emplois pour le mois de juillet donnera un premier aperçu de l’évolution du marché du travail. Les craintes liées au marché du travail continuent de diviser les responsables de la Réserve fédérale américaine (Fe) qui se réunissent les 17 et 18 septembre mais ils s’accordent sur une baisse des taux lors de cette réunion dont l’ampleur dépendra des nouvelles données reçues.
« Tout le monde a applaudi l’idée d’une baisse des taux, mais l’idée d’une baisse des taux n’est pas une bonne chose car cela signifie que les choses sont économiquement pires que ce qui aurait pu être le cas », note Tony Sycamore, analyste marchés chez IG.
« Je pense que la semaine s’annonce un peu périlleuse », a-t-il ajouté.
En outre, septembre a toujours été un mauvais mois pour les marchés actions, auquel s’ajoute actuellement de nombreuses données qui ne suscitent guère l’enthousiasme pour les actifs risqués, à commencer par les perspectives moroses en Chine et la déroute des valeurs technologiques.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en nette baisse mardi, la santé de l’économie ayant continué de préoccuper les investisseurs en cette première séance de septembre.
L’indice Dow Jones a cédé 1,5%, ou 626,15 points, à 40.936,93 points.
Le Standard & Poor’s 500, plus large, a perdu 119,47 points, soit 2,1% à 5.528,93 points. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 577,326 points, soit 3,3% à 17.136,298 points.
Aux valeurs, on retiendra notamment la glissade de Boeing qui a terminé sur un repli de plus de 7% après l’abaissement de la recommandation de Wells Fargo, passé à sous-pondérer. Nvidia, valeur phare de l’intelligence artificielle, a chuté de 9,5%.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, à l’approche de la clôture, l’indice Nikkei chute de 3,78% à 37.2254,16 points, tiré vers le bas par les valeurs technologiques, dans le sillage de Wall Street alors que l’enthousiasme des investisseurs pour l’intelligence artificielle (IA) se calme. Le Topix, plus large, abandonne 3,15% à 2.647,51 points. Advantest, un fournisseur de Nvidia, plonge de 7,11%.
L’indice MSCI regroupant les valeurs d’Asie et du Pacifique (hors Japon) perd 1,6%.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai fléchit de 0,48% et le CSI 300 reflue de 0,40%.
Côté indicateur, la croissance de l’activité du secteur des services en Chine a ralenti en août avec un indice PMI calculé par Caixin/S&P Global à 51,6 après 52,1 en juillet, poussant certaines firmes à réduire leurs effectifs sur fond d’inquiétude sur la hausse des coûts.
Les données récentes en provenance de Chine montrent en outre que l’économie a encore du mal à se redresser solidement, ce qui plaide pour de nouvelles mesures de relance de la part de Pékin.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE:
CHANGES/TAUX
Les inquiétudes sur la croissance mondiale et les actifs risqués favorisent les devises refuge comme le yen qui prend 0,23% à 145,13 pour un dollar, après une hausse de 1% pendant la nuit.
Le dollar recule de 0,19% face à un panier de devises de référence, tandis que la livre sterling, plus risqué, s’échange à 1,3115 dollar (+0,03%) après avoir perdu 0,23% au cours de la nuit.
L’euro gagne de 0,14%, à 1,1058 dollar, après un repli de 0,26% mardi.
Le franc suisse, autre actif refuge, s’apprécie de 0,32% à 0,8477 pour un dollar.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se replie de 2,1 points de base (pdb), à 3,8234%, et celui à deux ans cède 3,3 pdb, à 3,8549%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est en repli sur fond d’inquiétude sur la croissance chinoise, premier importateur mondial de brut, ce qui ravive les doutes sur la demande.
Le Brent reflue de 0,38% à 73,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,50% à 69,99 dollars.
Les deux référence du pétrole sont à leur plus bas niveau depuis décembre 2023.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)