L’Europe termine en hausse, portée par la tech malgré les tensions géopolitiques
par Pauline Foret
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, portées par le secteur technologique malgré le spectre des tensions économiques et géopolitiques.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,58% à 7.255,01 points. Le Footsie britannique a pris 1,38% et le Dax allemand 0,83%.
L’indice EuroStoxx 50 avance de 0,65%, le FTSEurofirst 300 de 1,13% et le Stoxx 600 de 1,18%.
Le Stoxx 600 a perdu plus de 4% sur le mois, les inquiétudes liées à la guerre en Ukraine et aux implications économiques de la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine venant s’ajouter à des données économiques moroses.
« Les perspectives pour l’Europe par rapport aux États-Unis sont en fait assez sombres », a déclaré Stefan Koopman, économiste des marchés senior chez Rabobank. « Le risque de droits de douanes est réel, et je ne vois pas comment l’Union européenne ou l’Allemagne en particulier pourront négocier (avec Trump). »
La plus grande économie d’Europe a moins avancé que prévu au troisième trimestre, faisant glisser l’Allemagne à la dernière place du G7. Dans le reste de la zone euro, le secteur des services a affiché un recul inattendu en novembre.
Ces difficultés économiques se voient aggravées par les différentes crises politiques sur le continent, alors que la coalition gouvernementale allemande s’est effondrée, que les politiques français ne trouvent pas d’accord sur le budget pour 2025 et que le flanc est du continent est en proie à un sérieux regain de tension sur fond d’escalade dans la guerre en Ukraine.
La session a néanmoins été portée par une hausse des valeurs technologiques, portées par le secteur des semi-conducteurs sur fond d’enthousiasme quant à l’avenir de l’intelligence artificielle générative (IA).
VALEURS
Côté valeur, Thales perd 3,51% après avoir indiqué jeudi être visé par une enquête en France et au Royaume-Uni pour des faits présumés de corruption.
Nexans cède 4,04% après la vente d’une participation de 5% dans le groupe français par la famille Luksic, la plus riche du Chili.
Games Workshop gagne 16,48%, se hissant au sommet du Footsie après avoir déclaré s’attendre à un bénéfice avant impôts d’au moins 120 millions de livres(144,40 millions d’euros)
A WALL STREET
À Wall Street, les marchés évoluent timidement malgré les tensions géopolitiques, misant sur la possibilité que la politique du futur président Donald Trump stimule la plus grande économie du monde.
A l’heure de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,54% et le Standard & Poor’s 500 de 0,13%, tandis que le Nasdaq Composite cède 0,15%.
Côté valeurs, Gap avance de 7,95% après avoir relevé jeudi ses prévisions annuelles de ventes, déclarant dans un communiqué que la saison des fêtes avait « bien commencé ».
Intuit perd 4,63% après avoir prévu jeudi un chiffre d’affaires et un bénéfice inférieurs aux attentes au deuxième trimestre, précisant que ses investissements dans l’IA prendraient du temps à être rentabilisés.
LES INDICATEURS DU JOUR
Dans la zone euro, l’activité du secteur privé s’est contractée de manière inattendue en novembre, selon une enquête publiée vendredi par S&P Global.
En Allemagne, l’activité du secteur privé a chuté pour le cinquième mois consécutif, selon l’enquête S&P, tandis que le PIB a rebondi au troisième trimestre, mais moins que prévu, selon l’Office fédéral de la statistique.
Au Royaume-Uni, la production des entreprises britanniques s’est contractée pour la première fois depuis plus d’un an, selon l’enquête PMI S&P Global/CIPS UK publiée vendredi, et les ventes au détail ont reculé plus que prévu en octobre, selon les données de l’Office national de la statistique.
Aux États-Unis, le moral des ménages s’est amélioré en novembre à un rythme moins élevé que prévu, s’établissant à 71,8 après 70,5 en octobre alors que les analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 73,7.
CHANGES
Face au recul inattendu du secteur des services en zone euro, la monnaie unique dégringole à son niveau le plus bas en deux ans, chutant de 0,73% pour s’établir à 1,0397 dollar.
La livre britannique connaît le même sort après la publication de données montrant que les ventes au détail ont chuté bien plus que prévu au Royaume-Uni en octobre, cédant 0,59% face au dollar.
Galvanisé par ces pertes, le billet vert avance de 0,65% face à un panier de devises de référence.
TAUX
Aux États-Unis, les bons du Trésor à long terme reculent quelque peu alors que les investisseurs s’attendent à ce que l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche relance l’inflation, endiguant les espoirs d’une nouvelle baisse des taux de la Réserve fédérale, tandis que ceux à moyen terme reprennent de l’aplomb après la publication des dernières données économiques.
Le rendement des Treasuries à dix ans cède 2,4 points de base à 4,4081%, tandis que le deux ans avance de 1,5 point de base à 4,3644%.
En Allemagne, les rendements obligataires reculent après la publication des données sur le secteur des services dans la zone euro, qui ont montré que la plus grande économie d’Europe a accusé la cinquième chute consécutive dans ce secteur.
Le rendement du Bund allemand à dix ans recule de 0,3 point de base à 2,2510% et le deux ans de 0,1 point de base à 2,0090%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont en hausse vendredi, s’apprêtant à clôturer l’une de leurs meilleures semaines en deux mois alors que l’escalade dans la guerre en Ukraine fait planer le spectre d’une prime de risque géopolitique sur le marché.
Le Brent avance de 0,89% à 74,89 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,07% à 70,85 dollars.
MÉTAUX
L’or gagne 1,1% à 2.688 dollars (2.582 euros) l’once vendredi, les investisseurs se repliant vers des valeurs sûres après l’escalade de cette semaine dans la guerre en Ukraine.
(Rédigé par Pauline Foret)