L’Europe finit dans le vert avec les espoirs sur l’Allemagne et les surtaxes américaines
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes, hormis Londres, ont terminé en hausse mercredi tandis que la tendance était hésitante Wall Street à la mi-séance après des indicateurs contrastés.
Le regain d’appétit pour le risque a été alimenté par la perspective d’un allègement des droits de douane voulus par Donald Trump et l’espoir d’une réforme du frein à l’endettement en Allemagne.
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À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,56% à 8.173,75 points. Le Dax allemand a progressé de 3,55%. Le Footsie britannique a cédé 0,04%, plombé par le secteur de l’énergie.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 1,89% et le FTSEurofirst 300 0,85%. Le Stoxx 600, porté par les compartiments de la construction et des matériaux (+5,89%), ainsi que celui de la défense (+3,26%), a avancé de 0,91%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones monte de 0,21%, tandis que le Standard & Poor’s 500 perd 0,03% et le Nasdaq 0,04% après avoir tous les trois ouvert dans le vert.
La tendance est indécise outre-Atlantique car les craintes d’un ralentissement de l’économie subsistent même si la statistique de l’activité des services en février a surpris par sa vigueur avec un indice ISM à 53,5 en février après 52,8 en janvier.
La publication à 19h00 GMT du Livre beige de la Fed devrait mettre en lumière l’impact de l’incertitude des droits de douane sur la première économie mondiale.
En attendant, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a laissé entendre que le président Donald Trump envisageait d’éventuels allègements sur les surtaxes imposées par les Etats-Unis sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, qui pourraient concerner certains secteurs comme l’automobile.
Cela a profité au secteur de l’automobile des deux côtés de l’Atlantique, l’indice sectoriel à Wall Street avançant de 0,40%, tandis que son équivalent sur le Stoxx 600 paneuropéen a fini sur un gain de 2,04%.
Au-delà des tarifs douaniers, la tendance positive a surtout été tirée en Europe par l’annonce mardi soir d’un accord en Allemagne en vue de la création d’un fonds d’infrastructures de 500 milliards d’euros et d’une réforme du frein à l’endettement, ce qui devrait permettre d’accroître massivement les dépenses en matière de défense et de relancer l’économie de la zone euro.
« Tout ce que vous pensiez savoir sur les perspectives économiques de l’Allemagne il y a trois mois, ou même trois semaines, devrait être déchiré et vous devriez recommencer votre analyse à zéro », souligne Jim Reid, stratège chez Deutsche Bank.
Au regard de cette perspective, l’euro est monté à un sommet de quatre mois et le rendement du Bund allemand à 30 ans a enregistré sa plus forte hausse quotidienne depuis fin des années 1990.
L’indice de la volatilité sur l’Eurostoxx a chuté de près de 6% à environ 21 points, après avoir grimpé mardi à un pic depuis septembre 2024.
VALEURS EN EUROPE
Dassault Aviation a pris 4,28%, le groupe ayant annoncé anticiper un chiffre d’affaires en hausse en 2025, de l’ordre de 6,5 milliards d’euros, ainsi que la livraison de 40 Falcon et de 25 Rafale.
Atos s’est envolé de 23,52% après l’annonce du lancement d’un regroupement d’actions qui devrait être finalisé au début du mois de mai.
Bayer a grimpé de 4,12% après que le fabricant de médicaments et de pesticides agricoles a évoqué la perspective d’un retour à la croissance du bénéfice l’an prochain.
Balfour Beatty a perdu 3,86% après l’annonce de la nomination de Philip Hoare au poste de directeur général.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le secteur privé aux Etats-Unis a créé moins d’emplois qu’attendu en février, montre mercredi l’enquête mensuelle du cabinet ADP, qui fait état de 77.000 créations contre 186.000 en janvier.
L’activité en zone euro a stagné en février avec un indice composite définitif à 50,2, selon l’enquête PMI S&P Global et HCOB.
Le secteur britannique des services, dont l’indice définitif S&P Global/CIPS UK est ressorti à 51,0 en février contre 51,1 en estimation « flash », a réduit en février ses effectifs au rythme le plus rapide depuis 2020.
CHANGES
L’euro bondit mercredi de 1,32% à 1,0764 dollar, au plus haut depuis le 8 novembre, dans la perspective d’une stimulation de la croissance économique en zone euro avec les projets en Allemagne.
« En lançant un fonds d’investissement de 500 milliards d’euros et en s’efforçant de réformer le frein à l’endettement trop restrictif du pays, les dirigeants allemands prennent des mesures qui pourraient revigorer la croissance au coeur du projet de l’euro, aider à inverser un long déclin de l’infrastructure économique sous-jacente et établir un rempart solide contre l’expansion de la Russie vers l’ouest », souligne Karl Schamotta, chef stratège marchés chez Corpay.
« Les traders réagissent avec un optimisme débridé, faisant grimper l’euro face à tous ses principaux homologues », ajoute-t-il.
Le dollar recule de 1,20% face à un panier de devises internationales.
TAUX
Dans le sillage de la flambée de l’euro, le rendement du Bund allemand à dix ans a pris plus de 30 points de base, à 2,784%, sa plus forte hausse depuis la crise du COVID-19.
Son équivalent français a grimpé à 3,489% alors que le président Emmanuel Macron doit prononcer à 19h00 GMT une allocution sur la situation internationale.
Le « spread » entre les obligations allemandes et italiennes à dix ans est tombé mercredi en dessous de 100 points de base, le plus bas niveau depuis 2021, dans la perspective d’une hausse des dépenses de défense en Europe. Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prenait 2,5 points de base, à 4,2346%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule pour la troisième séance d’affilée, affecté par une hausse plus importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis, le projet de l’Opep+ de procéder à un relèvement de sa production en avril et les droits de douane voulus par Donald Trump.
Le Brent chute de 3,66% à 68,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) décline de 4,31% à 65,35 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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