Les syndicats d’Alpine déplorent l’arrêt par Renault des moteurs F1
À l'heure de l'intelligence artificielle et des fake news, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien, un média sérieux reconnu par l'Etat. Faites un don ICI.PARIS (Reuters) – Les représentants des salariés d’Alpine Racing, réunis au sein du Comité social et économique (CSE), ont rendu à l’unanimité un avis défavorable sur le projet du groupe Renault de transformer son site de Viry-Chatillon (Essonne) et d’y arrêter la production des motorisations pour la Formule Un.
Renault a officialisé lundi dans un communiqué l’arrêt de la production en interne des moteurs pour son écurie de F1 Alpine à partir de 2026 et annoncé la transformation du site de Viry-Chatillon en « centre d’excellence en ingénierie et haute technologie » dès la fin 2024, axé sur les moteurs électriques et hydrogène de forte puissance.
Les activités F1 de Viry, hors développement d’un nouveau moteur, sont maintenues jusqu’à la fin de la saison 2025 et chaque salarié se verra proposer un nouveau poste au sein d’Hypertech Alpine, a déclaré le groupe au losange.
« De manière générale, l’arrêt de la motorisation F1, le manque de maturité des projets apportés et la perte de confiance dans la direction font peser un risque majeur de départ des compétences critiques du site de Viry », a réagi le CSE dans un communiqué.
« Malgré la tourmente de ces deux derniers mois, l’équipe de Viry a continué de développer la puissance du moteur 2026 dont Alpine se prive. Cette décision à contre-courant fait passer Alpine à côté de son histoire sportive », a-t-il ajouté.
Le CSE, dont l’avis n’est que consultatif, a également regretté que le directeur général Luca de Meo ait écarté les solutions de partenariat qu’il lui avait suggérées.
Début juillet, le patron de Mercedes F1, Toto Wolff, s’était dit « ouvert » à la fourniture de moteurs à Alpine à partir de 2026 si le constructeur français décidait de ne plus fabriquer les siens.
Le mois suivant, des salariés de Viry avaient accusé la direction de Renault de vouloir se fournir auprès de Mercedes et de tourner la page sur une histoire débutée en 1977 pour réduire fortement ses coûts directs.
Une centaine de salariés du site Renault Alpine de Viry-Châtillon (Essonne) s’était déplacée fin août à Monza (Italie), au Grand prix d’Italie de Formule 1, afin de protester contre la décision de Renault. Le site de Viry, qui emploie 350 personnes environ, avait aussi été à plusieurs reprises le théâtre de grèves très suivies.
(Rédigé par Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)
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