La prudence devrait s’imposer avec le débat sur le plafond de la dette US
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues sans grand changement lundi à l’ouverture dans l’attente d’avancées concrètes dans les négociations sur le plafond de la dette américaine.
Les premières indications disponibles laissent présager un gain de 0,08% pour le CAC 40 parisien, de 0,04% pour le Dax à Francfort, de 0,12% pour le FTSE à Londres et de 0,05% pour l’EuroStoxx 50.
Joe Biden et le président républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy se rencontreront dans la journée pour poursuivre les discussions sur le plafond de la dette, moins de deux semaines avant la date fatidique à laquelle les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement, à savoir le 1er juin selon le Trésor.
Vendredi, des informations selon lesquelles les négociations étaient à nouveau dans l’impasse ont ébranlé Wall Street, même si le président de la Réserve fédérale a indiqué qu’il ne serait peut-être pas nécessaire de tellement augmenter les taux d’intérêt américains vu le resserrement des conditions de crédit avec la crise bancaire.
Jerome Powell a également souligné qu’après une année de hausses rapides, les membres du Comité pouvaient se permettre de faire des « évaluations prudentes » de l’impact du resserrement monétaire sur les perspectives économiques, une approche perçue comme « dovish » par les marchés.
Les contrats à terme suggèrent à 86% la probabilité que la Fed maintienne ses taux inchangés lors de sa prochaine réunion en juin et une baisse de 50 points de base d’ici la fin de l’année.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini vendredi en légère baisse après l’annonce d’une pause dans les négociations à Washington sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis.
Autre facteur ayant pesé sur la tendance, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a déclaré aux patrons des banques américaines, selon CNN, qu’une consolidation du secteur pourrait être nécessaire après les déboires de plusieurs établissements, ce qui a pénalisé les valeurs des banques régionales.
L’indice Dow Jones a cédé 0,33% à 33.426,63 points, le S&P-500, plus large, a perdu 0,14%, à 4.191,98 points et le Nasdaq Composite 0,24% à 12.657,90 points.
Sur la semaine, le Dow a néanmoins gagné 0,38%, le S&P-500 1,65% et le Nasdaq 3,04%. Il s’agit des gains hebdomadaires les plus importants depuis fin mars pour le S&P et le Nasdaq.
Aux valeurs individuelles, Foot Locker a plongé de 27% après la révision à la baisse de ses prévisions de ventes et de bénéfice annuels en raison d’une faible demande et d’importantes promotions pour écouler ses stocks.
Le distributeur d’articles de sport a entraîné dans sa chute Nike (-3,5%) et Under Armour (-4,2%).
Morgan Stanley a perdu 2,7%, la banque ayant annoncé que son PDG James Gorman quitterait son poste de directeur général dans les 12 prochains mois.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei avance de 0,71%, ce qui lui permet d’atteindre un nouveau plus haut depuis août 1990. Depuis le début de l’année, il a pris plus de 18,5%, quand l’indice mondial MSCI affiche une progression de 9,2%
L’embellie des actions japonaises s’explique entre autres par une saison des bénéfices globalement très solide, des achats venus de l’étranger, un yen plus faible avec la politique ultra-accommodante de la Banque du Japon et la reprise de la consommation après la crise du COVID.
En Chine, le SSE Composite de Shanghaï gagne 0,11% et le CSI 300 0,38%.
CHANGES/TAUX
Sur le marché des changes, l’euro monte à 1,0816 dollar et le billet vert, à la perspective d’une pause de la Fed sur ses taux, cède 0,1% face à un panier de devises.
Dans une interview au Wall Street Journal dimanche, le président de la Fed de Minneapolis Neel Kashkari a déclaré qu’il pourrait soutenir un statu quo en juin afin de donner aux responsables plus de temps pour évaluer les effets des hausses de taux passées et les perspectives d’inflation.
Le rendement des bons du Trésor à dix ans perd plus trois points de base à 3,6593%.
PÉTROLE
Les préoccupations liées à la dette américaine et la demande chinoise font baisser les cours pétroliers: le Brent abandonne 0,73% à 75,03 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,85% à 70,94 dollars.
PAS D’INDICATEUR ÉCONOMIQUE À L’AGENDA DU JOUR
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)