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La prudence devrait l’emporter avant l’inflation aux États-Unis

PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes devraient repartir à la baisse à l’ouverture mercredi, après le repli de Wall Street en fin de séance et avant la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, le rendez-vous économique le plus risqué de la semaine.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,48% pour le Dax à Francfort, de 0,23% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,43% pour l’EuroStoxx 50. Quant au CAC 40 à Paris, il pourrait céder autour de 0,4% selon les premières indications disponibles.

L’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis (CPI), qui sera publié à 12h30 GMT, devrait afficher une hausse de 1,1% en juin par rapport à mai et de 8,8% sur un an selon le consensus Refinitiv, ce qui constituerait un nouveau plus haut de 40 ans.

Un chiffre conforme ou supérieur au consensus pourrait conforter le scénario d’une poursuite du resserrement rapide de la politique monétaire de la Réserve fédérale, même au risque d’une récession.

Le Fonds monétaire international (FMI) a d’ailleurs revu une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis mardi: il table désormais sur une progression du PIB limitée à 2,3% cette année et à 1,0% l’an prochain.

Avant le CPI, les investisseurs surveilleront les chiffres définitifs de l’inflation en Allemagne (à 06h00 GMT) et en France (à 06h45 GMT).

Nouvelle illustration du fait que la hausse des prix reste de loin la préoccupation n°1 des autorités politiques et monétaires, les banques centrales sud-coréenne et néo-zélandaise ont relevé leur principal taux directeur d’un demi-point.

En Chine, les statistiques du commerce extérieur pour le premier semestre dépassent les attentes avec une croissance de 13,2% sur un an des exportations et une augmentation de 4,8% des importations.

LES VALEURS A SUIVRE :

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse mardi, les craintes de récession incitant les investisseurs à la prudence à la veille de la publication des chiffres des prix à la consommation et à l’avant-veille du lancement officieux de la saison des résultats.

L’indice Dow Jones a cédé 0,62%, ou 192,51 points, à 30.981,33, le Standard & Poor’s 500 a perdu 35,63 points, soit 0,92%, à 3.818,80 et le Nasdaq Composite a reculé de 107,87 points (-0,95%) à 11.264,73.

Tous trois ont connu une séance en dents de scie mais la tendance s’est affaiblie en fin de séance. Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en territoire négatif, celui de l’énergie cédant 2,03% avec la baisse des cours du pétrole.

En hausse, Boeing a bondi de 7,42% après l’annonce de livraisons mensuelles au plus haut depuis mars 2019.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei gagne 0,42% à moins d’une heure de la clôture, tiré par les valeurs des semi-conducteurs et du transport aérien sur fond de baisse des prix des hydrocarbures, mais l’incertitude sur l’évolution des prix et sur la qualité des résultats des sociétés cotées limite sa progression.

En Chine, les actions tentent un rebond après trois séances consécutives de repli, en s’appuyant sur les chiffres du commerce extérieur: le SSE Composite de Shanghai prend 0,36% et le CSI 300 0,54%.

CHANGES

Sur le marché des devises, l’euro reste à proximité de la parité avec le dollar à 1,0031 mais une partie des cambistes s’attendent à ce que ce seuil soit enfoncé dans la journée si l’inflation américaine inscrit un nouveau plus haut de 40 ans.

« Je crois que le dollar américain va continuer de s’apprécier si le CPI américain est plus fort qu’attendu », dit ainsi Joe Capurso, stratège de Commonwealth Bank of Australia.

La monnaie unique flirte également avec sa moyenne à 200 jours face à la livre sterling.

TAUX

Les rendements des emprunts d’Etat américains sont en légère hausse, à 2,9706% pour le dix ans et 3,0491% pour le deux ans, mais le fait marquant du moment est l’inversion de plus en plus marquée de la courbe des taux sur le segment deux ans-dix ans.

L’écart entre les deux échéances a en effet culminé à 12,4 points de base mardi, son plus haut niveau depuis mars 2010 selon les données Refinitiv.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est hésitant après sa forte baisse de la veille, l’incertitude sur l’inflation américaine étouffant pour l’instant toute velléité de rebond.

Le Brent gagne 0,14% à 99,63 dollars le baril mais le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est pratiquement inchangé à 95,90 dollars.

Ils ont perdu respectivement 7,1% et 7,9% mardi au terme d’une séance volatile, beaucoup d’intervenants soldant des positions avant les échéances économiques et financières de la deuxième partie de la semaine.

(Rédigé par Marc Angrand, avec Rae Wee et Tom Westbrook à Singapour, édité par Matthieu Protard)

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