La Fed va réduire ses taux en juin, une baisse plus tardive pas exclue, selon des économistes
par Indradip Ghosh et Prerana Bhat
BANGALORE (Reuters) – La Réserve fédérale américaine (Fed) va commencer à assouplir sa politique monétaire en juin, estiment une faible majorité d’économistes interrogés par Reuters, qui ont également déclaré que le risque le plus important demeurait celui d’une baisse plus tardive que prévu des taux d’intérêt.
Depuis septembre, les économistes sondés par Reuters ont toujours prédit que la première baisse de taux aurait lieu vers le milieu de l’année. Les investisseurs ont de leur côté d’abord parié sur une première baisse en mars, puis mai et tablent désormais sur un assouplissement qui débuterait en juin.
Ce mois-ci, une série de publications témoignant de la résistance de l’économie, des tensions persistantes sur le marché de l’emploi et des pressions inflationnistes toujours présentes a fait rebondir de près de 50 points de base le rendement du 10 ans américain, à 4,28% – ce qui n’a pas empêché les indices actions d’atteindre un record.
Sur 104 économistes interrogés par Reuters du 14 au 20 février, 86 estiment que la Fed va abaisser son taux directeur le prochain trimestre, comme lors de l’enquête du mois dernier.
Toutefois, 53 économistes sur 104 s’attendent désormais à ce que la décision soit prise en juin, 33 autres estimant qu’elle aura lieu en mai. Les autres jugent que la première réduction aura lieu au cours du second semestre 2024.
Plus aucun économiste ne s’attend à une baisse en mars, alors qu’ils étaient 16 à prévoir ce scénario lors du sondage précédent.
Au cours du mois dernier, plusieurs membres du conseil des gouverneurs de la Fed et le président de l’institution, Jerome Powell, ont déclaré que la banque centrale avait besoin d’être plus confiante dans la poursuite du processus de désinflation avant de pouvoir commencer à réduire les taux. L’inflation PCE, la mesure utilisée par la Fed pour déterminer l’efficacité de sa politique monétaire, est toujours supérieure à l’objectif de 2%.
De nombreux analystes se rallient à l’idée que la Fed est déterminée à ne pas répéter son erreur de 2021, lorsque la plupart des banques centrales ont jugé que l’inflation élevée était « transitoire ».
Kevin Cummins, économiste en chef pour les États-Unis chez NatWest Markets, a récemment reporté de mai à juin sa prévision concernant la première baisse des taux d’intérêt de la Fed et a réduit l’ampleur des baisses probables cette année, en partie « parce que la croissance s’est maintenue plus que ce que nous avions prévu ».
L’économiste souligne que la mauvaise analyse de l’inflation en 2021 incite les responsables de politique monétaire à ne pas répéter leur erreur.
L’inflation PCE devrait se situer en moyenne autour de 2% au second semestre 2024, selon l’enquête de Reuters.
Mais d’autres mesures de l’inflation – l’indice des prix à la consommation CPI, le CPI sous-jacent et l’inflation PCE sous-jacente – sont toujours attendues supérieures à l’objectif au moins jusqu’en 2026, ce qui suggère que la Fed ne baissera pas fortement ses taux.
L’économie américaine, qui a crû à 3,3% en rythme annualisé au dernier trimestre, devrait enregistrer une croissance de 2,1% en 2024, au-delà du taux de croissance de 1,8% considéré par la Fed comme non inflationniste.
Environ 85% des économistes – 40 sur 47 – ont déclaré que le risque le plus important était que la première baisse de taux intervienne plus tard qu’ils ne le prévoient.
Plus de 60% des économistes – 64 sur 104 – prévoient des réductions de 100 points de base ou moins cette année, et 43 de ces économistes prévoient des taux supérieurs à 4,25-4,50% à la fin de l’année 2024.
Ces prévisions sont globalement en ligne avec celles des marchés monétaires et la projection de la Fed, qui avait annoncé 75 points de base d’assouplissement en décembre.
L’estimation médiane du taux neutre, sur la base de 25 prévisions, se situe autour de 2,75%-3,00%. Ce chiffre est plus élevé que les estimations précédentes, qui se situaient autour de 2,5%.
« Pour l’instant, les risques qui pèsent sur nos prévisions de croissance sont légèrement orientés à la hausse. Si cela conduit à une inflation plus forte (…), la Fed pourrait rester attentiste plus longtemps que prévu », a déclaré Michael Gapen, économiste en chef pour les États-Unis chez Bank of America.
(Reportage Indradip Ghosh et Prerana Bhat ; Sondages Sarupya Ganguly et Maneesh Kumar ; version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)
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